Surdoué ou élève assidu et organisé
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Certes ce n’est pas une chose facile. Se distinguer au milieu de milliers de candidats et devancer tout ce beau monde doit avoir un secret. « Apprendre a toujours été pour moi un plaisir voire un loisir», a affirmé Yasser Rougui, élève au lycée privé Anisse dans le bureau du proviseur où Libé l’a rencontré. Il suffit d’entamer la discussion avec Yasser pour savoir que la quête du savoir et l’apprentissage des différentes matières est une passion pour lui. Apprendre, savoir, s’instruire, accéder aux connaissances, se former est presque un jeu pour cet étudiant surdoué certes mais grand bosseur. « Je n’ai pas d’autres activités dans mon quotidien. Je me consacre entièrement à mon loisir principal et ma passion quotidienne, celle d’étudier. Il faut dire que l’espace scolaire où j’évolue m’aide énormément», affirme Yasser qui en dépit de cet exploit ressent un petit regret comme le proviseur du groupe scolaire où il étudie. « Rougui est un garçon surdoué que nous suivons comme d’autres depuis qu’il a intégré notre établissement mais je crois qu’il pouvait réaliser une prouesse, un record qui restera dans les annales de l’histoire du Bac au Maroc. S’il avait eu une meilleure note en philo comme d’habitude, il aurait fait le maximum», confiait à Libé le directeur du groupe scolaire Anisse Azzouzi Othmane. Un ex-enseignant et un militant syndicaliste exclu de l’enseignement en 1979 et qui a préféré se consacrer à l’enseignement privé qu’il préfère nommer « l’enseignement libre ».
Mais au-delà de l’espace scolaire où évolue Yasser, sa famille joue un rôle important dans son orientation et son éducation. Fils d’enseignants puisque sa mère est enseignante alors que son père est inspecteur de mathématiques, Yasser Rougui a dès son jeune âge été encadré par ses parents. Et il en va de même pour sa petite sœur qui est dans le même lycée et on s’accorde à dire que c’est aussi un petit génie qui inscrira son nom dans les annales du Baccalauréat. Né le 24 novembre 1993, Yasser nous explique que sa motivation principale pour réaliser cette prouesse reste les résultats du Bac de l’année dernière. En voyant la liste des réussis, il remarqua qu’une fille de son lycée a obtenu une des notes les plus élevées du pays. Et depuis il s’est promis d’égaler sa note ou de faire mieux.
L’autre motivation qu’il ne cache guère c’est de vouloir faire plaisir à ses parents et surtout comme dans une équipe de football faire en sorte que son établissement garde son niveau et son classement. Il faut dire aussi que Yasser, ce surdoué aux yeux pétillants d’intelligence et imperturbable même quand il est passé sur les ondes de la radio, a toujours depuis le primaire été un excellent élève. Donc pour lui, il ne s’agit nullement d’une surprise. Et il en fut de même pour le directeur du groupe scolaire, pour ses amis et pour sa famille.
« La réussite se construit. La réussite est scientifique. Certes, il y a des élèves moins intelligents que les autres mais la réussite scolaire est avant tout une question d’organisation et de système », expliquait M.Azzouzi, proviseur de l’établissement scolaire où étudiait depuis le primaire Yasser Rougi. Et d’ajouter que la réussite est un travail de longue haleine, tout un système basé essentiellement sur la discipline, l’engagement des différents partenaires (élèves, parents, professeurs et administrations ou gestionnaires comme préfère dire le proviseur dudit lycée) et le sérieux et l’esprit d’équipe qui doivent régner pour atteindre le but escompté. Yasser a déjà tracé son chemin. Sa carrière, il la connaît par cœur et il nous la livre sans peur ni détour : « Je suis un matheux et mon sort est scellé. Je suis destiné aux grandes écoles après les deux années de prépa. Certes je vais passer quelques concours comme la médecine ou autre mais c’est pour me mesurer encore aux autres. C’est aussi une manière de ne pas perdre la forme (rire) et se préparer à ce qui m’attend l’année prochaine dans les classes préparatoires. J’ai appris à fixer les objectifs et de les atteindre et maintenant, Dieu merci, mon chemin est bien balisé pour exceller aussi dans ce que je vais entreprendre. Seule l’excellence me fascine et me guide. C’est un challenge pour moi».
Mais au-delà de l’exploit de Yasser Rougui, en examinant les résultats de toutes les branches de cet établissement, on a constaté un taux de réussite élevé mais surtout avec beaucoup de mentions. Et on est à se demander pourquoi les mêmes programmes, les mêmes professeurs, les mêmes méthodologies usités dans nos lycées publics ne donnent pas les même résultats. Il est certain que nos élèves comme Yasser sont capables de telles prouesses, il faut seulement leur donner les moyens et les mettre dans les mêmes conditions. A méditer Monsieur Khchichine.