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Ceux d’entre eux qui ont été appréhendés dans ce cadre sont aujourd’hui détenus dans trois centres d'accueil à Athènes. Il s’agit de deux anciennes installations olympiques à Hellenikon et au Phalère et d’un centre situé dans la banlieue industrielle d'Elaiona. Ces centres accueillent déjà près de 1.800 migrants voués à être reconduits vers leurs pays d’origine. Les Marocains, les Algériens, les Tunisiens mais aussi les Somaliens, les Iraniens et les Pakistanais sont désormais considérés comme des migrants « économiques » qui doivent être refoulés.
Au 21 décembre, la Grèce a enregistré 821.008 arrivées (816.752 par mer et 4.256 par terre), selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Cette dernière a révélé également que 1.005.504 migrants et réfugiés sont entrés en Europe (3 % par terre et 97 % par mer) depuis le début de l’année. La moitié est composée de Syriens fuyant la guerre, 20 % sont afghans et 7 % irakiens, selon l’OIM et le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Depuis le début de l’année en cours, 3.692 migrants sont morts en tentant de traverser la Méditerranée, soit plus de dix par jour et 400 de plus par rapport à toute l’année 2014.
Le sort des Marocains a fait même l’objet de discussions entre Alexis Tsipras, Premier ministre grec, et son homologue turc, Ahmet Davutoglu, lors d’une réunion tenue à Bruxelles en marge du Sommet européen sur la migration.
Tsipras a demandé à Ankara de restreindre l'accès des Marocains à la Turquie, principale voie de transit vers les îles grecques. Une politique qui a été inaugurée par Davutoglu lui-même en 2009, c’est-à-dire au temps où il occupait le poste de ministre des Affaires étrangères. Les Grecs veulent que les Marocains et les Algériens qui se rendent en avion à Istanbul avec seulement 50 euros, ne soient plus autorisés à quitter l'aéroport. Une demande que le Premier ministre truc ne semble pas partager puisqu’il estime que cette mesure fait partie de la stratégie de rapprochement de son pays avec le monde arabe tout en précisant qu’Ankara ne peut empêcher les ressortissants de ces pays de voyager puisqu’il s’agit de l’un de leurs droits les plus absolus. Un argumentaire qui n’a pas eu l’heur de plaire aux responsables grecs qui pensent que cette politique a fait de la Turquie un point de concentration et de passage des migrants économiques vers l’Europe durant les dernières années.
Mais, au-delà de ce débat diplomatique entre les deux pays devenus les principales portes d'entrée en Europe, la Grèce semble déterminée à changer de politique en ordonnant des retours volontaires ou forcés de tous ceux qui ne disposent pas des documents légaux appropriés pour y séjourner, à l’exception des demandeurs d'asile, ou de ceux qui ont rejoint le programme de réinstallation dans d'autres Etats membres de l’UE. Les partenaires européens d’Athènes l’ont sommée dernièrement d’accélérer le tri entre les réfugiés et les migrants, d'améliorer la prise en charge de ceux qui restent dans le pays et de mieux garder ses frontières. Une mission qui n’a rien d’aisé puisque les retours de ceux qui ne sont pas admissibles à l'asile vers leurs pays d'origine demeurent problématiques, comme c’est le cas pour les ressortissants pakistanais que leur propre pays refuse d’accueillir. Athènes a demandé que l'UE fasse pression sur les pays d'origine et de transit, en particulier le Pakistan et la Turquie, pour qu'ils acceptent ces retours, auxquels ils rechignent de donner suite, rapportent certains médias.
Certains de ces candidats à l’immigration, notamment les Marocains, ont choisi eux-mêmes de retourner volontairement au Maroc. Selon des sources de l’Organisation mondiale de la migration au Royaume (OIM), dès le début de l’année 2015, plus de 79 Marocains ont bénéficié de l’assistance à la réintégration vers le Royaume tout en précisant que les chiffres ont augmenté en fin d’année avec plus de 57 cas enregistrés en l’espace d’un mois. Particulièrement ceux concernant les migrants qui ont récemment franchi les frontières grecques depuis la Turquie.
Mais, il n’y a pas que les Marocains qui ont opté pour le retour volontaire. Les ressortissants d’autres pays ont pris la même décision. Selon certaines sources médiatiques, près de 70 demandes sont déposées quotidiennement auprès du personnel de l’OIM présent à Hellenikon, pour inciter ceux qui le souhaitent de souscrire aux procédures de rapatriement volontaire.
En fait, les conditions de vie de ces migrants en Grèce n’ont rien de rose. Les Marocains, à l’instar des autres, ont été parqués dans des centres d’accueil qui manquent de tout. Ils sont logés dans des tentes et certains d’entre eux dorment à même le sol ou sur des sacs de couchage. Plusieurs associations grecques ont critiqué ces conditions de vie jugées épouvantables et inadmissibles.