Visite officielle d’Alain Juppé au Maroc : “Le plan d’autonomie marocain est la seule proposition réaliste sur la table”

L’apport du Maroc, seul pays arabe membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, aux efforts menés pour mettre un terme à la tragédie du peuple syrien, «est essentiel», a affirmé le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.
«Je peux vous dire que la voix du Maroc est écoutée et respectée à New York», a assuré M. Juppé dans un entretien à la MAP, à la veille de son déplacement au Maroc pour une visite officielle, la première depuis sa nomination à la tête de la diplomatie française en mars 2011.
Le Royaume a, ainsi, été à «la pointe des efforts de l’écrasante majorité du Conseil pour adopter une résolution soutenant le plan de la Ligue arabe visant à mettre un terme au conflit dramatique en Syrie», a-t-il dit, regrettant que le veto de deux membres permanents (la Chine et la Russie) n’ait pas permis à cette initiative d’aboutir.
Par ailleurs, le Maroc doit jouer un «rôle essentiel dans toutes les initiatives régionales et multilatérales» sur la sécurité au Sahel et partager son «expertise» dans la lutte contre le terrorisme qui menace la région saharo-sahélienne, a affirmé M. Juppé. «Le développement du terrorisme dans la zone saharo-sahélienne» où la menace constituée notamment par Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) «n’a pas diminué ces dernières années est une préoccupation majeure pour tous les pays de la région comme pour la France, qui en a été victime à plusieurs reprises», a relevé M. Juppé. Dans ce cadre, le Maroc «peut et doit jouer un rôle essentiel dans toutes les initiatives régionales et multilatérales sur la sécurité au Sahel», a estimé le chef de la diplomatie française.   
Concernant le Maghreb, Alain Juppé, a plaidé pour un «Maghreb fort et uni» pour le bien de la région et de l’Europe, se félicitant de la dynamique en cours sur la voie du renforcement de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).  «Le +non Maghreb+ coûte trop cher et, en ces temps de crise économique, l’Afrique du Nord ne peut plus se payer le luxe d’être divisée» et «l’Europe, aussi, a besoin d’un Maghreb fort et uni». Il a rappelé que la France plaide depuis longtemps dans ce sens auprès des pays du Maghreb, et «auprès du Maroc et de l’Algérie en particulier, pour un renforcement de l’Union du Maghreb Arabe». Au sujet du Sahara, le chef de la diplomatie française a réitéré le soutien de la France au plan d’autonomie marocain, «seule proposition réaliste» sur la table des négociations, et qui constitue «la base sérieuse et crédible» d’une solution au conflit du Sahara, dans le cadre des Nations unies. «Nous pensons toujours que le plan d’autonomie marocain, qui est aujourd’hui la seule proposition réaliste sur la table, constitue la base sérieuse et crédible d’une solution», a déclaré M. Juppé. Il a assuré que «la position de la France n’a pas varié» sur la question du Sahara, jugeant «indispensable que les parties parviennent, dans le cadre de l’ONU, à une solution politique juste et durable».  A la veille de l’ouverture d’un nouveau round des négociations informelles sur le Sahara, sous l’égide de l’ONU, M. Juppé a souligné l’importance que «cette question continue à être traitée dans le cadre des Nations Unies et qu’elle ne soit pas un obstacle dans le processus de rapprochement entre le Maroc et l’Algérie». «Il me semble que c’est la voie choisie par les dirigeants de ces deux pays. Nous ne pouvons que les encourager dans ce sens», a-t-il dit.