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Dans la ligne de mire des enquêteurs, il y a l’ancien et l’actuel présidents de la commune, l’ancien et l’actuel caïds de l’annexe administrative ainsi que certains élus de la commune.
Le département du Taïeb Cherqaoui a été contraint d’intervenir suite aux diverses plaintes et rapports établis à ce sujet. Notamment après la démonstration de force intervenue, il y a quelques mois et au cours de laquelle une vingtaine de marchands ont envahi ce marché pilote et détruit une partie de son enceinte afin d’y construire des portes donnant sur le boulevard.
Les modifications apportées à l’édifice en question ont été établies sans recours à un architecte et sans autorisation préalable du président de la commune. Ce dernier ainsi que le caïd de l’annexe administrative de Hay El Hassani n’ont pas été consultés et ont été mis devant le fait accompli.
Selon certains témoignages, l’acte des marchands a été prémédité, voire encouragé par certaines parties qui ont voulu intimider les autorités locales qui ont dû céder face aux manifestations menées par ces marchands qui ont brandi des drapeaux nationaux et des photos de S.M le Roi.
Construit en 2003 par le Conseil de la ville, le marché en question a fait partie des marchés pilotes initiés par Mohamed Bnini (société Sorsa) et menés de concert avec les collectivités locales concernées dans l’objectif de doter Casablanca de 12 infrastructures identiques réparties sur différents arrondissements.
Le projet était destiné à réunir les marchands ambulants du boulevard Afghanistan. Selon le cahier des charges du projet, chaque marchand a droit à une parcelle estimée à 4m2 contre une somme d’argent de 5.000 DH et un loyer de 100 DH par mois. Mais, l’expérience a tourné court. Les marchands ambulants censés occuper les lieux, les ont vite désertés faute de clients.
Selon certaines sources proches du dossier, l’affaire du marché Sorsa n’est pas qu’une simple expérience commerciale qui a échoué. « Ce n’est que la partie visible de l’iceberg. En effet, l’affaire recèle quelques abus de pouvoir et trafic d’influence. Certains élus et responsables locaux ont tiré profit du projet ».
Les mêmes sources nous ont confié que ces responsables attribuent ces locaux commerciaux aux plus offrants et non aux véritables marchands ambulants : «Il faut jeter un coup d’œil sur les listes des bénéficiaires pour s’en rendre compte ».
Pour notre interlocuteur, plusieurs individus proches de ces élus ou de ces responsables ont pu bénéficier d’autorisations d’occupation qu’ils ont revendues au prix fort. « Le choix des marchands s’opère selon des motivations purement familiales, électorales ou tout simplement clientélistes. Les vrais marchands ambulants n’ont pas pu bénéficier de ce projet censé les servir. La preuve en est que le souk est complètement vide depuis sa création», a-t-il conclu.