Vingt-deux Sahraouis séquestrés regagnent la mère patrie : Les nouveaux ralliés appellent à la levée du siège imposé à Tindouf


M’Hamed Hamrouch
Lundi 26 Avril 2010

«Il n’y a pas de vie à Tindouf». Le témoignage est de Bachir Brahim M’barek, qui a réussi à regagner samedi avec vingt-et-un autres Sahraouis séquestrés les provinces du Sud marocain. Le constat établi par ce nouveau rallié n’apporte à l’évidence aucune nouveauté. Tout le monde sait que Tindouf n’est qu’un mouroir et que l’instinct de survie et le désir du retour à la mère patrie s’accentuent et ponctuent le quotidien de la population séquestrée. Le chiffre est très parlant. En un mois, pas moins de 174 Sahraouis marocains séquestrés ont fui l’enfer de Tindouf et regagné leur pays. A la cadence et dans les proportions de ces retours collectifs à la patrie miséricordieuse, il est facile de mesurer le degré de désespoir d’une population livrée en pâture à l’incurie et à la vindicte d’un régime tortionnaire. « Je vous assure que si le Polisario et les services algériens lèvent le siège autour de Tindouf, personne, mais alors personne ne restera dans les camps et tout le monde finira par retourner », estime Brahim M’barek, ajoutant qu’un long et patient travail reste à faire auprès des ONG des droits de l’Homme et de l’ONU pour la libération de la population sahraouie assiégée dans les camps du mal. Ce séparatiste repenti pèse bien ses mots et parle de libération réelle de la tutelle d’un front rompu aux pires pratiques staliniennes d’humiliation, d’intimidation et de torture. « Les notions élémentaires des libertés individuelles et publiques sont systématiquement foulées aux pieds à Tindouf», s’indignent les nouveaux ralliés, faisant imputer la responsabilité morale et matérielle à l’Algérie qui couvre les pires exactions et les violations les plus ignominieuses des droits de l’Homme perpétrées à Tindouf. « Il va de soi que l’Algérie a des comptes à rendre sur le registre des violations, sachant bien que ces dernières sont d’abord commises sur son sol et avec la complicité criminelle de ses services », relève Mohamed Talib, membre du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS).
Or, comble du paradoxe, c’est cette Algérie-là qui mène campagne tambour battant autour de la question des droits de l’Homme au Sahara marocain. «Je ne sais pas jusqu’où cette Algérie pousserait son hypocrisie. Le paradoxe veut que ce pays qui s’est forgé la réputation de très mauvais élève en matière de respect des droits de l’Homme se permet aujourd’hui de nous faire la leçon sur ces mêmes droits qu’il adore abhorrer», s’alarme Ramdan Ould Messaoud, président de l’Association sahraouie de défense des droits de l’Homme (ASSADEH). «J’aimerais bien savoir ce que cette Algérie dira de la situation du peuple kabyle, qui vient de commémorer le massacre perpétré à son encontre le 20 avril 2001 à Tizi Ouzou», enchaîne-t-il, indigné. 
Plus indignés encore sont ces otages de Tindouf, notamment cette jeunesse sans lendemain qui constitue la majorité de la vague des ralliements de ce dernier mois. Curieusement, ce sont des jeunes nés à Tindouf qui regagnent la mère patrie. Mieux encore, ils ont été à l’origine de la récente vague de retours. « Malgré le lavage de cerveau qu’elle a subi de la part de la propagande séparatiste, son conditionnement et son éducation au mépris à l’endroit du Maroc, cette jeunesse réalise mieux aujourd’hui que son avenir se construira au Maroc et non à Tindouf où aucune alternative n’est offerte en dehors du mensonge, des fausses promesses et du mirage », explique Ramdane Ould Messaoud, ancien détenu à Tindouf. Ce dernier trouve dans ce retour massif des jeunes un indicateur fort sur la fin du mythe séparatiste, tronqué désormais de ce qui représenterait sa seule chance de survie.


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