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En effet, les personnes concernées ont été expulsées sans être consultées et sans avoir reçu de préavis écrit. Pire, elles ne se sont pas vu proposer de solution de relogement ni de dédommagement.
Pour Abdelaziz El Azz, secrétaire général local du Syndicat démocratique du secteur des camions à Had Soualam, affilié à la Fédération démocratique du travail (FDT), cette affaire est émaillée de plusieurs zones d’ombre, notamment au niveau de la procédure d’expulsion.
Dans ce cadre, le secrétaire général local a indiqué que l’évacuation a été opérée le 4 juin courant, par des responsables d’autorités locales, des fonctionnaires du ministère de l’Equipement et des Transports accompagnés de dizaines d’éléments des forces de l’ordre alors que la parcelle de terre abritant le stationnement des camions est un terrain privé qui ne fait pas objet de litige avec son propriétaire.
Le fondement qui sous-tend cette décision suscite également des interrogations. Notre source nous a expliqué que la décision d’expulsion est incompréhensible vu que la relation entre le propriétaire du terrain et les concernés est au beau fixe et que ce dernier n’a jamais manifesté son désir de récupérer le terrain en question. « Quand on a interpellé les autorités locales pour savoir sur quelle base juridique on doit quitter les lieux, les responsables locaux se sont contentés de nous répondre qu’ils ont reçu des ordres à faire évacuer les lieux sans plus », nous a confié M. El Azz.
Des propos qui sèment davantage de trouble, d’autant plus que le gouverneur de la préfecture d’arrondissements d’Ain Chock ainsi que le propriétaire du terrain ont refusé catégoriquement de discuter avec les chauffeurs en question sur les vraies rasions d’une telle action.
Pourtant, d’autres sources proches de ce dossier ont un autre avis sur cette affaire. Certains pensent que l’expulsion a été dictée dans le cadre de la lutte contre l’habitat anarchique. On soupçonne ces chauffeurs de prêter main forte à la construction anarchique à Douar Taqliya, à proximité du lieu de stationnement des camions, en acheminant les matériaux de construction sur place.
D’autres estiment que l’expulsion des chauffeurs pourra trouver son explication dans le fait que la terre en question fait l’objet de convoitise puisque le m2 dans cette zone est estimé à 300.000 DH et du coup, l’évacuation pourra être préméditée afin de transformer ledit terrain en projets immobiliers.
Des thèses que ne semblent pas partager M. El Azz. D’après lui, la complicité des chauffeurs dans la propagation de l’habitat anarchique ne résiste pas à des raisons fondées. Quant à la deuxième version, elle ne tient pas la route puisque les chauffeurs ne sont pas liés par contrat de location au propriétaire. Ce dernier pourra se débarrasser d’eux sur un simple jugement. « Autre motif, ce terrain a beaucoup rapporté à son propriétaire puisque les recettes journalières de stationnement sont estimées entre 2.000 et 3.000 DH, soit 60.000 et 90.000 DH par mois », nous a-t-il confié.
Pour M. El Azz, l’essentiel est ailleurs. C’est de trouver un autre emplacement pour que ces chauffeurs puissent reprendre leurs activités normalement. « Les autorités locales ont l’obligation de nous trouver une alternative, car ce sont des centaines de postes de travail et de familles qui sont menacés. Il faut rappeler que dans ce marché de sable, on fait travailler plus de 300 chauffeurs qui eux-mêmes emploient sept personnes chacun par jour», nous a-t-il précisé.