Vers l’institutionnalisation de la Commission nationale anti-corruption

Saâd Eddine El Othmani 2992 poursuites pour corruption diligentées en 2016 et 57 affaires soumises par la Cour des comptes sont actuellement traitées par les tribunaux


Jeudi 25 Mai 2017

Le gouvernement envisage d'institutionnaliser la Commission nationale anti-corruption (CNAC) en tant que mécanisme de gouvernance visant à renforcer la transparence et la lutte contre la corruption, a indiqué, mardi à Rabat, le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani.
Répondant à une question sur la moralisation de la vie publique, présentée par des groupes de la majorité et de l'opposition à la Chambre des représentants, dans le cadre de la séance mensuelle consacrée à la politique générale du gouvernement, il a ajouté que la CNCA, qui s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, sera chargée du suivi et de l'exécution des différentes orientations stratégiques, des mesures, des projets et des procédures susceptibles de renforcer la transparence, de lutter contre la corruption et de véhiculer les valeurs de moralisation et de transparence.
La Commission nationale aura également pour mission d'accompagner les différents secteurs concernés par la politique générale relative à la lutte contre la corruption, a-t-il expliqué, précisant qu'il sera procédé prochainement à l'adoption du projet de décret portant création de cette commission et des organes annexes.
Selon Saâd Eddine El Othmani, la mise en place de ce cadre institutionnel, qui regroupe, sous la présidence du chef du gouvernement, les différentes autorités gouvernementales, les institutions et les instances concernées par la lutte contre la corruption, ainsi que les représentants de la société civile et du secteur privé, permettra outre le suivi des programmes, des procédures et des mesures visant la lutte contre la corruption, d'assurer la continuité en matière d’exécution de ces projets et d'en évaluer les niveaux de réalisation.
Il a ajouté que la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, adoptée par le gouvernement en décembre 2015, vise à restreindre la corruption, de manière concrète, à l'horizon 2025, à renforcer la confiance des citoyens à l'égard des institutions, ainsi que celle de la communauté internationale pour améliorer la place du Royaume dans les classements internationaux en la matière.  
Cette stratégie nationale, basée sur des références, en l'occurrence les hautes orientations Royales et les principes constitutionnels, s’articule sur des axes relatifs à la gouvernance, la prévention, la répression, la communication, la sensibilisation, l’éducation et à la formation, a-t-il noté.
Les différentes mesures prévues par cette stratégie sont structurées dans 230 projets représentés dans 10 programmes principaux sur une durée de 10 ans.
Pour atteindre les objectifs escomptés, la priorité a été accordée aux secteurs les plus exposés à la corruption, à la détermination des responsabilités et à la fixation des délais de mise en œuvre des différents programmes stratégiques, a-t-il poursuivi.
Le chef du gouvernement a estimé que la lutte contre la corruption et la moralisation de la vie publique est un processus long et compliqué, qui requiert une forte volonté politique et la mobilisation des différentes administrations et instances, outre celle de la société civile, des médias et des citoyens en vue de mettre fin aux causes de la corruption.
Il a, à cet égard, rappelé le discours de SM le Roi prononcé à l’occasion du 17ème anniversaire de la Fête du Trône dans lequel le Souverain a souligné que «la lutte contre la corruption est l’affaire de l’Etat et de la société : l’Etat avec ses institutions, à travers l’opérationnalisation des dispositifs juridiques de lutte contre ce phénomène dangereux, la criminalisation de toutes ses manifestations et la répression sévère des prévaricateurs ; la société dans toutes ses composantes, en réprouvant cette pratique, en dénonçant ses auteurs et en inculquant le devoir de s’en démarquer, tout en gardant à l’esprit les principes de notre sainte religion et les valeurs marocaines authentiques que sont la vertu, la probité et la dignité».
Saâd Eddine El Othmani a évoqué une série de mesures prises par le gouvernement lors de son précédent mandat, en particulier la mise en place d'un numéro vert pour dénoncer la corruption que le gouvernement compte l’ériger en Centre d’appels, outre le principe de généralisation du concours de recrutement dans la Fonction publique et la promulgation de plusieurs lois y afférentes.
Il a également fait état de l’interaction avec les instances de contrôle et de gouvernance, rappelant qu’en 2016, 2992 poursuites relatives aux crimes de corruption ont été enregistrées, tandis que 57 affaires ont été soumises par la Cour des comptes au ministère de la Justice qui sont actuellement traitées devant les tribunaux.
En réaction à la réponse du chef du gouvernement, les partis de l’opposition ont appelé le gouvernement à ne pas se féliciter à propos des questions à caractère social, à l’instar de la lutte contre la prévarication, notant que ce fléau constitue une violation de la loi et un abus de pouvoir.
L’opposition a également critiqué la gestion de l’ancien et de l’actuel gouvernement du dossier de la moralisation de la vie publique et de la lutte contre la corruption, appelant dans ce cadre à amorcer une réforme globale du secteur public, à la simplification des procédures administratives et à satisfaire de manière urgente les besoins des citoyens.
 Quant aux partis de la majorité, ils ont souligné l’importance cruciale que revêt la satisfaction des citoyens des services publics, appelant à améliorer leur qualité et à accélérer leur cadence ainsi qu'au rapprochement de l’Administration des citoyens.
Les partis de la majorité ont, en outre, suggéré de traiter les besoins et les affaires des citoyens au niveau local, de capitaliser les acquis réalisés par le Maroc en matière de lutte contre la corruption, notant que la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, qui est prometteuse, nécessite une mise en œuvre efficiente.


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