"Une vaste opération de l'armée nationale et des forces de la coalition a été lancée pour briser l'étau des Houthis et des forces de (l'ancien président Ali Abdallah) Saleh et libérer la province de Taëz", a déclaré à l'AFP le général Ahmed Saïf al-Yafei, commandant des forces loyalistes.
"L'opération a été déclenchée après l'arrivée de renforts militaires de la coalition arabe (conduite par l'Arabie Saoudite) et de l'armée nationale", a ajouté le haut gradé yéménite.
Avant l'annonce officielle du lancement de l'offensive, des sources militaires yéménites avaient fait état de la progression lundi de forces de la coalition arabe en direction de la province de Taëz.
Ce mouvement préfigurait, selon ces sources, une offensive majeure destinée à reprendre la province dont la capitale, éponyme, est la troisième ville du Yémen.
Les rebelles chiites houthis encerclent dans la ville des forces loyales au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale et soutenu militairement par la coalition arabe.
Les forces équipées de véhicules blindés et d'engins de déminage avançaient dans la zone de Charija, proche de la ville de Rahida, située dans le sud de la province de Taëz, ont précisé des sources de la 4ème région militaire yéménite, basée à Aden (sud).
Les premières ont pu reprendre une colline stratégique, tuant trois rebelles et perdant deux hommes, ont ajouté ces sources.
Les Houthis ont été chassés de cinq provinces du sud du Yémen à la faveur d'une offensive lancée en juillet notamment par des combattants loyalistes soutenus par la coalition arabe.
Issus de l'importante minorité chiite zaïdite, les Houthis sont entrés en guerre en 2014 contre le pouvoir central et contrôlent toujours les provinces du nord du Yémen, dont celle de Sanaa.
Selon l'ONU, la guerre a fait quelque 5.000 morts, dont plus de la moitié des civils, depuis mars, date de l'intervention de la coalition arabe en soutien au gouvernement Hadi.
Par ailleurs, au moins 26 personnes ont été tuées et 6.400 familles fortement affectées par les cyclones Chapala et Megh qui ont frappé inhabituellement au début du mois dans le sud-est du Yémen et le Golfe d'Aden, selon un communiqué de l'ONU.
"Le nombre des personnes tuées par les deux cyclones s'élève à 26 dans toutes les régions affectées au Yémen", écrit le communiqué du bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), parvenu samedi à l'AFP.
Le cyclone Chapala, puis celui de Megh, accompagnés de fortes pluies et de violentes rafales de vent, ont balayé notamment l'île de Socotra, située à 350 km au large des côtes du Yémen, et les provinces de Chabwa et du Hadramout (sud-est).
Dans ces deux provinces, "1.500 familles ont été déplacées (...) et 6.400 autres ont été affectées" alors que des centaines de maisons ont été détruites, ajoute le communiqué, qui cite des informations d'un collectif d'ONG locales.
L'arrivée de deux cyclones tropicaux --très rares sur la Péninsule arabique-- à très court intervalle est "un évènement absolument extraordinaire", selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM).