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« Un remaniement est effectivement dans l'air. Il a été considéré que l'élan du processus de réformes constitutionnelles ainsi que les mesures d'accompagnement qui commencent à être mises en place pouvaient être accompagnés d'un signal fort à travers l'installation d'un gouvernement qui veillerait à l'installation de cette nouvelle phase démocratique », nous a déclaré sous couvert de l'anonymat un leader politique.
Et selon nos informations, des discussions exploratoires et informelles ont bel et bien lieu avec de hautes sphères de l'Etat qui examinent sérieusement l'hypothèse d'un gouvernement revisité qui porterait le vent de réformes. Une hypothèse qui est confrontée à plusieurs difficultés. D'abord, la question de la méthodologie démocratique. Comment en période de réformes constitutionnelles où la légitimité politique est au cœur de l'édifice peut-on valablement procéder à un remaniement ministériel, à moins que la demande n'émane du parti du Premier ministre lui-même ? C'est ce qu'aurait visiblement fait l'Istiqlal si l'information d'un projet de mémorandum adressé au Souverain pour demander un remaniement ministériel s'avère juste. Mais ce n'est pas suffisant. «L'équation est loin d'être simple. Il ne suffit pas de revendiquer un changement de gouvernement dans ce contexte particulier qui est le nôtre pour que cela passe comme une lettre à la poste. Les difficultés sont en nombre. Et les scénarii en présence compliquent la tâche. Faut-il former un gouvernement d'union nationale ? Et jusqu'à quel nombre de partis faut-il aller ? Parlons-nous des huit partis représentés au Parlement et qui représentent 90% des résultats électoraux de 2007 ? Est-il bien sérieux d'élargir à la trentaine de partis ayant pignon sur rue ? Ce sont là autant de questions relatives à la configuration qui se posent avec force. De leur réponse dépendra la formule gouvernementale qui sera choisie », confie, off the record, ce responsable politique.
Et le Premier ministre
dans tout cela ?
Autre question épineuse qui se pose, celle du Premier ministre. Faut-il le maintenir au risque de ne pas être en phase avec la rue ? Son remplacement par une figure de la technostructure constituerait un recul et un net décalage par rapport au discours sur les avancées portées par le projet de réformes constitutionnelles.
« On peut toujours imaginer un istiqlalien en vue qui succéderait à Abbas El Fassi, le principe de la méthodologie démocratique serait sauf », propose notre interlocuteur avant de s'empresser de préciser qu'« il ne sera pas évident pour un Premier ministre quadra de maîtriser des secrétaires généraux de partis » si toutefois la formule de gouvernement d'union nationale est retenue.
Pour l'heure, aucune consultation inter partis n'a encore commencé. Peut-être en est-on toujours au ballon d'essai. « Les barrières tombent. Des brèches s'ouvrent. Parfois, il est plus prudent de ne pas tomber dedans. Dans la phase actuelle, un simple remaniement n'a aucun sens. C'est un vrai changement de gouvernement qui pourrait accompagner toutes les réformes en préparation », soutient un dirigeant de l'USFP.
En attendant, les cénacles politiques réfléchissent déjà au calendrier du remaniement. Avant ou après le référendum pour l'adoption du projet de Constitution? Pour les politiques, les deux éventualités semblent possibles. « Un gouvernement d'union nationale installé avant le référendum peut susciter une grande mobilisation pour la campagne référendaire et un consensus fort autour de la nouvelle loi suprême. Ce qui ferait adopter la Constitution à une très large majorité. Si le changement d'exécutif intervient après l'adoption du projet de Constitution, la nouvelle équipe sera en charge de la mise en place des nouvelles institutions et des réformes politiques jusqu'aux élections législatives de 2012 », conclut notre leader politique.