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Il a fallu attendre les ultimes instants du match pour que la fête soit totale. Le quatrième essai du match, inscrit par le 3e ligne remplaçant Billy Vunipola, a offert à l'Angleterre un point de bonus qui pourrait s'avérer précieux au moment des comptes dans la poule A, dite "de la mort", où figurent également l'Australie et le pays de Galles.
Cette victoire anglaise, éclairée par deux essais de l'arrière Mike Brown, a couronné une belle soirée, entamée par une courte cérémonie d'ouverture (une vingtaine de minutes) proposant une balade en Angleterre, berceau du rugby.
Debout sur la pelouse de Twickenham, le Prince Harry a ensuite insisté sur les "valeurs" particulières de ce sport et fait référence à quelques grands moments de la Coupe du monde: la présence de Nelson Mandela en 1995 ou le drop de Jonny Wilkinson offrant le titre à l'Angleterre en 2003.
Puis le président de World rugby Bernard Lapasset a officiellement ouvert le Mondial ("Et maintenant, que le tournoi commence !"), sous le regard du Prince William et de son épouse Kate ainsi que du Premier ministre britannique David Cameron, assis en tribune d'honneur.
Cette ouverture a mis un terme à l'attente fébrile qui s'est emparée de Londres et de l'Angleterre, qui piaffent d'exhiber leur équipe et leur savoir-faire au gré des 48 matches qui s'étaleront jusqu'à la finale, le 31 octobre à Twickenham (82.000 places).
Cette 8e Coupe du monde a déjà été présentée par ses organisateurs comme "la plus aboutie". Le record de fréquentation établi en 2007 en France sera battu: plus de 2,3 millions de billets ont été écoulés pour les 48 matches au programme dans les 13 stades répartis dans dix villes anglaises et à Cardiff. Au total, dix-sept rencontres seront jouées dans la région de Londres.
Pour faire face à un afflux de supporters, Scotland Yard a indiqué s'être préparé "depuis plus d'un an pour mettre en place une sécurisation appropriée et proportionnée", sans donner davantage de détails sur l'ampleur du déploiement.
Par ailleurs, les organisateurs avancent que plus de 4 milliards de téléspectateurs suivront au moins l'un des matches retransmis dans 203 pays. La planète ovale compte notamment sur la retransmission en direct en Allemagne et en Chine pour conquérir de nouveaux marchés.
Trop facile pour les Blacks?
Mais le spectacle sera-t-il à la hauteur des attentes ? Les Coupes du monde sont rarement prolifiques en essais et en grandes envolées. L'arrivée du professionnalisme en 1995 a révolutionné ce sport, désormais beaucoup tourné vers l'affrontement direct entre joueurs "sur-préparés", parfois à l'origine de blessures sévères.
La santé des athlètes a ainsi été consacrée priorité n.1 par World rugby, qui s'inquiète du nombre croissant de commotions cérébrales dans les matches de haut niveau.
Cette année, quelques affiches déséquilibrées comme Nouvelle-Zélande - Namibie (le 24 septembre) ou Australie - Uruguay (27 septembre) laissent planer une crainte de blessure sérieuse et de...scores-fleuves.
Car sur les 20 équipes sur la ligne de départ, les nations susceptibles de l'emporter sont rares. On distingue un favori, la Nouvelle-Zélande, sacrée en 2011 à domicile et qui rêve de devenir la première équipe trois fois titrée. Et quelques sérieux prétendants comme l'Angleterre, seule nation de l'hémisphère nord déjà vainqueur (2003), l'Afrique du Sud et l'Australie, devant l'Irlande et pourquoi pas la France, finaliste surprise en 2011.
Ces équipes tenteront d'abord de traverser sans trop d'encombres la longue première phase, dont le centre d'intérêt sera la "poule de la mort" (A) où Anglais, Australiens et Gallois se disputeront les deux billets en jeu pour les quarts de finale, avec pour arbitre les Iles Fidji.
L'autre grand point d'interrogation concerne l'identité du deuxième de la poule D, qui sera l'adversaire très probable des All Blacks en quart de finale. Cette sombre perspective devrait, si la hiérarchie est respectée, être "offerte" au perdant du duel Irlande-France, le 11 octobre à Cardiff.
Les Néo-Zélandais, portés par leurs stars Dan Carter et Richie McCaw, n'auront eux qu'un match relevé face à l'Argentine pour prendre leurs marques, avant trois rendez-vous tranquilles (Namibie, Géorgie, Tonga).
Ces "sans grade" offriront-ils une opposition suffisante aux All Blacks, hégémoniques depuis leur titre de 2011 (42 victoires, 2 nuls, 3 défaites !), avant les matches décisifs ? En 2007, ils avaient été éliminés par... la France en quart de finale à Cardiff après un premier tour (trop) facile. L'Histoire repassera-t-elle les plats ?
Les Nippons s’offrent les Springboks
Les Japonais ont créé la sensation samedi à Brighton en décrochant un succès historique face à l'Afrique du Sud, double championne du monde, 34 à 32 lors du premier match du groupe B du Mondial-2015.
Les hommes de l'entraîneur australien Eddie Jones remportent ainsi leur premier match en Coupe du monde depuis une victoire contre le Zimbabwe en 1991.
Cette victoire va apporter un souffle considérable au Japon, en quête d'une performance significative quatre ans avant d'organiser la Coupe du monde qui aura lieu pour la première fois en Asie.
Nation majeure du rugby international, l'Afrique du Sud, double championne du monde (1995, 2007) et prétendante affichée à un troisième titre, a concédé la défaite la plus infamante de son histoire.
Les Japonais ont inscrit l'essai de la victoire au bout des arrêts de jeu par l'ailier remplaçant Hesketh.
"Ils (les Japonais) avaient dit qu'ils joueraient et se battraient. C'est ce qu'ils ont fait. Maintenant, il reste une chance de terminer en tête de la poule, mais nous devrons gagner tous nos matches", a déclaré Jean De Villiers, le capitaine des Springboks, rapporte l’AFP.
Les Sud-Africains doivent désormais affronter les Samoa le 29 septembre, l'Ecosse le 3 octobre et les Etats-Unis le 7 octobre.