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L’enjeu, la mobilisation de l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile, la liberté et la richesse des débats ont permis de faire de cette consultation un événement majeur où la participation des électeurs était au rendez-vous.
Faut-il voir dans l’adoption du nouveau texte la fin de l’Histoire ou le prélude à une série d’actions, sous de nouvelles conditions, que l’USFP et les forces qui partagent les idéaux de progrès et de modernité, doivent mener pour construire un Maroc moderne et prospère ?
Les débats qui ont précédé l’adoption de la nouvelle Constitution apportent une preuve certaine de l’évolution du débat politique au Maroc.
Les sujets les plus abordés, à savoir l’identité, la commanderie des croyants, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le niveau de partage du pouvoir au sein de l’Exécutif, montrent que nous sommes au stade d’une nation qui n’a pas encore clairement identifié ses repères, d’un Etat et d’une démocratie dont la construction est à parfaire.
Les forces conservatrices, malgré leurs dissensions, avec une capacité d’initiative et de mobilisation non négligeables, ont insisté sur le caractère exclusivement islamique de notre identité et la nécessité de préserver la commanderie des croyants dans son acception la plus forte. D’autres formes de conservatisme se sont déclarées à cette occasion.
Le corps des magistrats a fait preuve d’un corporatisme très dur en refusant l’accès de non magistrats au futur Conseil supérieur de l’autorité judicaire. Enfin certains intellectuels, bien relayés, ont ressorti un vieux serpent de mer de la politique au Maroc : l’incapacité des partis politiques à gérer la nouvelle phase. Manière pernicieuse de refuser toutes formes de partage.
Les forces conservatrices au Maroc interviennent sur des thèmes précis, sans avoir une approche globale de la société, incluant l’ensemble des volets de l’action politique et surtout un projet économique et social.
Ce n’est certainement pas le parti conservateur anglais qui aime la société anglaise telle qu’elle est et travaille au sein d’un projet de société global à perpétuer son existence.
Notre conservatisme, à nous, est lié à la peur de ce que sera fait le lendemain.
Les forces du progrès ont marqué des points dans la nouvelle Constitution.
Beaucoup reste à faire au niveau des lois organiques qui complètent le texte et des réformes politiques d’accompagnement. Il reste beaucoup à faire, surtout, pour crédibiliser l’option démocratique et sa capacité en tant que mode de gouvernance à améliorer le vécu du citoyen.
Souvent dans le langage des acteurs politiques, il n’apparaît pas clairement à quoi doit servir la création d’institutions jouissant de la légitimité démocratique, comme si on aspirait à ces institutions pour le prestige, non à des mécanismes assurant la meilleure gouvernance possible, apte à réaliser le meilleur développement économique et social. Or le meilleur moyen de crédibiliser les institutions démocratiques, c’est d’en faire les outils d’une bonne gouvernance.
Il faut, rapidement, que le citoyen /électeur puisse sentir à travers les programmes des partis politiques en compétition que ce qui est en jeu est son vécu quotidien : l’emploi, l’enseignement, l’habitat, la culture, l’environnement, le sport. Bref les composantes d’un véritable développement.
Il faut que les partis politiques aient l’audace de présenter des programmes précis dont ils seront responsables.
Souvent les élections à enjeu national en Espagne, pays dont il a été beaucoup question ces dernières semaines en tant que modèle de démocratie, tournent autour de l’emploi, l’habitat et les retraites ; programmes contre programmes. Est-ce par ignorance des jeux institutionnels ou par souci de répondre aux véritables attentes du citoyen espagnol ? La question n’est pas à poser.
Les forces du progrès ont les moyens maintenant, plus qu’avant, de mieux travailler et de placer le Maroc sur la bonne voie.
C’est le seul moyen de faire en sorte que les Marocains valident définitivement l’option démocratique et chassent la peur de l’avenir.