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Le chien de l'Atlas considéré comme une espèce menacée de disparition se trouve lui aussi de nos jours dans la même situation de «mendicité des chiens» qu'on observe d'une manière flagrante sur la route nationale 13 reliant Azrou à Midelt et surtout au niveau HJIRT et du Col de Zad : Ce cimetière du cèdre de l'Atlas sur lequel nous reviendrons ultérieurement.
En effet, sur ladite route nationale 13 et plus précisément au niveau de Hjirt et du Col du Zad, le voyageur ne pourrait qu'être stupéfait par ce phénomène alarmant de ces chiens de l'Atlas transformés en «mendiants» par la précarité de la vie humaine (des bergers qui ne trouvent de quoi vivre décemment eux-mêmes) en montagne en général et du déséquilibre écologique alarmant que connaît cette région en particulier. Il n'y a pas une courbe ou un virage en effet sur ce tronçon où notre voyageur ne trouverait pas un chien de l'Atlas qui «quémandait» tout hébété par le temps et tout ce que peut faire le temps d'un pauvre animal tout affamé et assoiffé au bord de la route.
Un tel phénomène enregistré au niveau de cette race canine qui fait partie du patrimoine national marocain menacé de disparition déjà bien avant l'apparition de ce phénomène qui ne fera qu'empirer la situation nécessite une intervention expresse et urgente du Club du chien de l'Atlas qui s'occupe de la préservation de cette race depuis sa création en mars 1985 grâce au travail acharné d'une poignée de bénévoles qui militent pour ralentir la disparition du Chien de l'Atlas. D'ici là et tout en espérant une meilleure intervention pour lutter contre ce phénomène et protéger la race du beau Chien de l'Atlas, une présentation de ce dernier s'impose et nous l'empreintons à la revue «Terre et vie». Selon des scientifiques spécialistes du département de médecine et de chirurgie de l'IAV Hassan II et de la direction de l'élevage du ministère de l'Agriculture cités en effet par «Terre et vie» (N° 17 d'avril 1995), le chien de l'Atlas qui fait partie du patrimoine national marocain au même titre que le Sloughi, est classé dans le second groupe, section II des chiens de montagne selon une classification FCI. Son standard émanant de la SCCM est déposé à la FCI sous N° 247a.
Une race très menacée
Selon la même source, certains travaux ponctuels montrent que ce chien de l'Atlas est très mal connu que ce soit au niveau international ou national et même au sein de son berceau : L'Atlas marocain où aucune étude scientifique n'a été menée sur cette race. Le chien de l'Atlas est encore présent dans les montagnes de l'Atlas et les quelques données recueillies montrent qu'il s'agit là d'une race très menacée. C'est pourquoi, dans le but d'évaluer sa répartition géographique, son écologie et ses caractéristiques morphologiques, des enquêtes ont été proposées associant, selon notre même source d'information, une approche générale de l'écologie du chien de l'Atlas à une étude morphométrie. Dans ce sens, diverses enquêtes ont ainsi été menées dans les provinces d'Azilal, de Khénifra et d'Ifrane. L'organisation de ces enquêtes a nécessité la collaboration de la direction de l'élevage du MAMVA, des services vétérinaires des régions enquêtées et de l'équipe de prospection du Club du chien de l'Atlas. Toujours selon «Terre et vie», ces études ont concerné diverses mesures morphologiques, des données descriptives ainsi que quelques données socio-écologiques. Les six enquêtes réalisées sur le terrain pendant une période de cinquante deux jours ont été faites sur la base d'observation, de prises de mesures et d'un questionnaire. Elles ont concerné 248 chiens de l'Atlas dans une proportion de 49% par rapport à la population canine totale observée. Résultats d'après Terre et vie: Le chien de l'Atlas a été rencontré dans les trois zones d'études. Les principales observations socio-écologiques ont montré que la majorité des propriétaires ruraux apportent peu de soins à leur animal, que les chiens adultes sont plus nombreux que les jeunes et que la proportion des mâles est quatre fois supérieure à celle des femelles. La population de chien de l'Atlas était donc une population adulte en 1995 avec une prédominance nette de la proportion des mâles par rapport à celle des femelles, ayant pour conséquence une faible dynamique de renouvellement.
La situation du chien de l'Atlas qui, d'après les résultats de ces enquêtes ne représente plus que 49 % de la population canine totale observée, est aggravée par une reproduction sans aucune conduite sélective.
Ceci entraîne un abâtardissement certain, notamment par des croisements avec des chiens de chasse. Tout ceci fait du chien de l'Atlas, à plus ou moins longue échéance, une race menacée de disparition. Son alimentation insuffisante et déséquilibrée expliquerait la mauvaise condition physique des femelles mettant bas qui donnent souvent des portées faibles voire morts nés aggravant ainsi la situation de la population du chien de l'Atlas dont beaucoup de spécimens ont trouvé la mort sur la route de Midelte notamment à Hjirt et au Col Du Zad les dernières semaines d'été 2002 à cause de la «famine canine», de la sécheresse certainement et aussi à cause de l'inattention des conducteurs sur ce tronçon de la RN 13-.
Paradoxalement, les individus rencontrés lors de ces différentes enquêtes, présentent un assez bon état général et une vigueur qui en font des chiens de garde hors pair, les menant à des combats contre des prédateurs (chacals). De même, l'intelligence et la sociabilité du chien de l'Atlas lui confèrent des potentialités de dressage certaines, notamment et entre autres, pour la chasse au sanglier.
Concernant les données morphométriques obtenues sur 61 chiens de l'Atlas dont huit sont issus de Rabat, la hauteur moyenne au garrot est de 50,2 cm avec une longueur du corps moyenne de 55,2 cm. Le chien de l'Atlas peut donc s'inscrire dans un carré. L'indice crânien de 46% permet de classer les chiens de l'Atlas parmi les dolichocéphales.
D'après la même source d'information, les données morphométriques des chiens vivant dans leur biotope ne montrent pas de différence significative majeure entre les mâles et les femelles. Par contre, des différences significatives entre les chiens vivants dans leur milieu naturel en zone rurale et ceux nés et élevés à Rabat ont été relevées. Ces derniers, de format plus grand et d'une plus grande robustesse, montrent ainsi que le chien de l'Atlas vivant dans de bonnes conditions d'alimentation peut exprimer tout le potentiel génétique de sa race.
Au terme de cette présentation du chien de l'Atlas digne de toute notre attention, il nous importe de rappeler que ce dernier présente de nombreuses potentialités (garde, compagnie et chasse) et c'est pourquoi nos scientifiques spécialistes ont avancé qu'il serait souhaitable de promouvoir son élevage et de prendre un ensemble de mesures notamment avec la mise en œuvre d'une étude socio- écologique plus complète qui donnerait une meilleure évaluation de la situation réelle du chien de l'Atlas. De même, la conduite sélective de l'élevage de ce chien essentiellement à partir de noyaux d'élevage préexistants au Maroc, l'élargissement au maximum de l'éventail génétique seraient de bons moyens de lutter contre l'abâtardissement de cette race. Mais c'est surtout au niveau des régions qui constituent le biotope de la race qu'il devient urgent d'intervenir, en sensibilisant l'ensemble de la population par des campagnes de vulgarisation avec l'aide de divers réseaux médiatiques et en encourageant l'élevage du chien de l'Atlas par l'organisation périodique de rassemblements de chiens de cette race tant au niveau régional qu'au niveau national.