Une députée du PPS saisit SAR le Prince Moulay Rachid


Narjis Rerhaye
Mardi 21 Juillet 2009

Une députée du PPS saisit SAR le Prince Moulay Rachid
Ce lundi matin, Khalid Naciri est formel. Le ministre de la Communication ne fera aucun commentaire sur ce qui est en train de devenir l’affaire « Aicha El Karch », du nom de la députée battant pavillon PPS qui vient d’interpeller SAR le Prince Moulay Rachid. « Des précisions être rendues publiques dans l’après-midi. Il y aura un communiqué du parti et de l’intéressée elle-même pour expliquer la démarche de Mme El Karch », consent toutefois à révéler M. Naciri, qui est aussi membre du Bureau politique du parti des anciens communistes.
Dimanche matin, Ismaïl Alaoui, le patron du PPS, en voyage à l’étranger, reçoit un coup de fil du ministre de l’Intérieur. Dans son édition du week-end, Al Bayane, l’organe de presse de langue française du parti, publie un article dans lequel Aïcha El Karch dénonçant le réaménagement et l’ouverture d’un cabaret au rez-de-chaussée de l’immeuble où elle réside à Casablanca. Dans l’article en question, le Prince Moulay Rachid est interpellé : le promoteur du projet de rénovation de ce restaurant se prévaudrait de solides amitiés, notamment celle du Prince.
Quelques heures plus tard, ce même dimanche, un communiqué cinglant du ministère de l’Intérieur tombe. A lui seul, le titre donne le ton : « Une députée du PPS saisit SAR le Prince Moulay Rachid et cherche à l’impliquer dans une démarche douteuse ». Le communiqué du département de Benmoussa livre par le menu détail les tenants et aboutissants de l’affaire du restaurant « luxueux » dont le montant de l’investissement est dans la foulée dévoilé, 5 millions dh. Selon les services de l’Intérieur, les travaux ont bien fait l’objet d’une autorisation d’une autorisation du conseil d’arrondissement. La fin du communiqué ne souffre la moindre ambiguïté : l’ouverture d’une procédure judiciaire pour tirer au clair l’affaire et mettre fin à de tels agissements. Le leader du PPS, Ismaïl Alaoui est directement interpellé. Le ministère de l’Intérieur le somme, via son communiqué, « d’assumer ses responsabilités quant à lui suite à donner à cette affaire ».
Flash-back. Depuis plus d’un mois, Aïcha El Karch, avocate dans le civil, mène bataille contre les travaux de rénovation de ce restaurant. La députée-avocate est catégorique : le promoteur a agi sans respecter les procédures réglementaires d’autorisation de travaux ni des règles de sécurité. Elle saisit le wali de Casablanca, envoie un courrier au gouverneur d’Anfa, va jusqu’à poser une question orale au parlement. Mme El Karch a même tenu réunion avec le gouverneur d’Anfa ainsi que le Wali de Casablanca. Une lettre est adressée par Aïcha El Karch au ministre de l’Intérieur. L’avocate y dénonce les agissements du nouveau propriétaire de ce cabaret, homme au passé trouble selon elle, et « qui se fait passer pour l’ami du Prince Moulay Rachid ».
Le PPS veut calmer le jeu
L’affaire commence à faire grand bruit. Des articles sont publiés dans la presse. Le dérapage guette et finit par se produire. La députée écrit au cabinet de SAR le Prince Moulay Rachid. « Elle voulait mettre fin à ce faux soutien. Aïcha El Karch ne voulait plus qu’on traîne une identité princière dans une affaire de cabaret non autorisé, explique une source proche du PPS. D’évidence, les bonnes intentions continuent de paver l’enfer
Réaction vive du ministère de l’intérieur donc alors que le cabinet royal suivrait de très près l’affaire. Ce lundi matin, c’est un véritable branle-bas de combat au siège du Parti du progrès et du socialisme qui entend « calmer le jeu » et « éteindre un feu bien inutilement allumé ». A l’heure où nous mettions sous presse, le Bureau politique du PPS, visiblement gêné par toute cette publicité qu’il n’avait pas demandée, s’apprêtait à publier un communiqué en même temps que la députée avocate.
En l’espace de quelques jours à peine, le ministère de l’Intérieur réagit avec une vigueur inhabituelle. Après les déclarations du PJD en commission parlementaire de l’Intérieur sur la régularité des communales, la lettre adressée par le député islamiste d’Oujda à l’ambassadeur de France, le département aux destinées duquel préside le tandem Benmoussa-Hassar riposte de nouveau. Face à un déni des institutions qui se fait de plus en plus systématique de la part de responsables politiques, alors même que le Maroc est en construction démocratique, il faut pourtant rester vigilant. Le ministère de l’Intérieur ne saurait être le seul acteur du processus. Tous les intervenants de la vie démocratique en terre marocaine devraient se sentir concernés et interpellés. Le temps de la « mère des ministères » est révolu.


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