-
Nécessité de maintenir l'effort de l'investissement public et favoriser son rôle de levier pour l'investissement privé
-
Maroc-Belgique : Signature à Rabat d'un mémorandum d'entente pour renforcer la coopération dans le domaine judiciaire
-
Mohamed Abdennabaoui : Plus de 4 millions Affaires traitées par les tribunaux du Royaume en 2024
-
El Hassan Daki : L’optimisation des performances passe essentiellement par la mise à niveau institutionnelle et humaine
-
Examen de la coopération sécuritaire entre le Maroc et l’Espagne
Pris dans un embouteillage, il finit par arriver avec plusieurs minutes de retard, accueilli par une horde de photographes et de cameramen. Dans son attente et dans la bonne humeur, les hommes et femmes de médias ont multiplié les boutades sur le mode d’un PJD islamiste au pouvoir, un peu comme si le rire peut parfois être le meilleur allié de la résistance.
Le patron des islamistes du Parlement a pris l’habitude des médias et des sunlights. Il se prête de bon gré à l’exercice de la pause, sourire de circonstance à l’appui. Le chef de gouvernement sortant, Abbas El Fassi, s’est fait porter pâle ce lundi soir, des raisons de santé, expliquera Khalid Naciri en maître de cérémonie. Résultat, il n’y avait là personne pour voler la vedette à un Benkirane qui tenait enfin sa majorité. En 9 ans, jamais Premier ministre n’avait assisté au Prix de la presse. Au pays de la symbolique, faut-il y voir le début du commencement d’un dégel dans les relations entre pouvoir et presse ? On ne le saura pas ce soir. Le chef de gouvernement désigné a demandé au ministre sortant de la Communication, Khalid Naciri, de ne pas prendre la parole. Il montera tout de même sur scène, confirmant ainsi le côté spontané du personnage, pour saluer et embrasser l’un des membres du jury, M. Boukhezzar, qui était, lancera-t-il à la cantonade, son professeur. « Ce n’est pas à lui de venir me saluer, mais à moi de monter à la tribune pour le faire », dit Abdelilah Benkirane, monté sur scène pour donner l’accolade à son professeur et serrer les mains des membres de l’édition 2011 du grand Prix national de la presse. Photo de groupe, crépitement des flashes, instant immortalisé : le chef des islamistes du PJD, du gouvernement et de la majorité est entouré des journalistes ayant attribué cette année les prix de la presse. Démago, populiste le successeur d’Abbas El Fassi ? Peut-être. « Il veut en tout cas mettre en lumière ce côté proche du peuple, proche des gens. Il ne s’embarrasse pas de protocole, le bouscule volontiers. Il veut être en rupture de la manière de faire de ses prédécesseurs. Est-ce cela qui fera de lui un bon chef de gouvernement, un chef de gouvernement qui saura répondre aux attentes des citoyens ? Je ne pense pas. Ce sera plutôt sa capacité à prendre les bonnes décisions au bon moment qui sera déterminante », soutient ce journaliste réputé être spécialiste du PJD.
Sur scène, le chef de la majorité prend le micro pour s’excuser de son départ. « Je ne prends pas la fuite. Je m’en vais pour honorer d’autres engagements ». Le chef de gouvernement désigné devait en effet tenir aux environs de 20 heures une réunion avec Abbas El Fassi, Nabil Benabdallah et Mohand Laenser, les leaders des trois autres partis formant sa majorité.
Avant de s’en aller, Abdelilah Benkirane a eu le temps d’écouter les recommandations (testament ?) du ministre de la Communication sortant qui a été dans l’incapacité de promulguer un nouveau Code de la presse.
La répartition des portefeuilles ministériels a commencé
« Il est important qu’il y ait un climat politique et professionnel pour qu’un nouveau Code de la presse voie le jour. Un Code de la presse forgé dans les pratiques démocratiques qui garantit la liberté de presse et d’expression, loin de toute censure préalable », a martelé ce membre dirigeant du PPS avant d’exhorter le prochain gouvernement à œuvrer en faveur d’une autorégulation de la profession.
Quelques heures plus tard, dans la soirée du lundi 12 décembre, le chef de gouvernement a tenu une rencontre avec les secrétaires généraux de l’Istiqlal, du PPS et du Mouvement populaire, les trois formations politiques qui ont rejoint le PJD pour former la majorité. Au cours de ce deuxième round des négociations, accord a été trouvé pour donner la présidence de la Chambre des représentants à l’Istiqlal. Les quatre leaders ont également convenu d’une déclaration de principe (précédant la déclaration gouvernementale) portant sur les grands engagements de la nouvelle majorité et qui devrait être rendue publique dans les prochaines heures. Benkirane devait de nouveau rencontrer les leaders de ces trois partis de la majorité hier et aujourd’hui pour débattre de l’organigramme et l’architecture du gouvernement, de la répartition des portefeuilles ministériels et des noms des candidats à la ministrabilité.
Selon des sources proches du PJD, la formation de l’Exécutif conduit par Abdelilah Benkirane devrait avoir lieu au plus tard dans une dizaine de jours. En attendant, et selon des informations dont nous disposons, la Chambre des représentants nouvellement élue devrait se réunir en principe lundi 19 décembre pour élire son président et ses membres du bureau. Un nouveau gouvernement sera-t-il installé d’ici là pour que la séance des questions orales du mercredi 21 décembre ait lieu ? Pour l’heure, seul Abdelilah Benkirane devrait le savoir.
Le grand Prix de la presse rend hommage à Abdellatif Jabrou
50 ans de carrière, d’écriture, d’analyse et de journalisme militant ont été récompensés lundi 12 décembre à Rabat lors de la cérémonie de remise des trophées de la 9ème édition du grand Prix national de la presse. En rendant hommage à l’écrivain, journaliste et activiste de gauche, Abdellatif Jabrou, le jury a choisi de récompenser le parcours sans fautes d’un homme de plume au verbe connu et reconnu. Abdellatif Jabrou qui avait ce soir-là bien du mal à cacher son émotion et sa fierté est un journaliste rare qui a su allier avec talent et conviction son engagement politique et son amour du mot, de l’écriture, du papier. Cet homme de plume qui a donné toutes ses lettres de noblesse au témoignage politico-journalistique a côtoyé les plus grands de la politique marocaine, ceux qui ont payé dans leur chair les rêves de démocratie et de liberté. Si le monde de la presse a choisi avec bonheur de témoigner de sa fierté à ce pionnier du journalisme, le landerneau politique s’est aussi déplacé pour assister à cet hommage rendu à l’un des siens.
Usfpéiste à la vie, à la mort, A. Jabrou est de ceux qui ne se détournent jamais de leur famille politique, qu’elle soit au gouvernement ou dans l’opposition. Sa présence, ses réactions, ses prises de parole sont toujours attendues par ses amis ittihadis qui apprécient par-dessus tout son sens de l’amitié et de l’humour.
Ce lundi soir, Abdellatif Jabrou a dédié son prix à son épouse, ses enfants et ses petits-enfants, comme pour remercier sa petite famille qui a su l’accompagner dans son engagement politique.
N.R