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Toujours côté négatif, la courbe de l’épidémie est en dents de scie depuis plus d’une semaine. Les nouveaux cas recensés ont varié récemment entre 50 jusqu’à près de 140. Avec du recul, une accélération est perceptible. Pour exemple, entre le 23 et le 27 avril, 552 nouvelles contaminations ont été recensées. Soit une hausse de 13%. A quoi la doit-on ? Sans aucun doute à l’apparition de foyers dans les usines et les prisons, ainsi qu’à l’augmentation des tests quotidiens par les autorités sanitaires du pays. Mais on ne vous apprend rien, ce n’est certainement pas la découverte du siècle : plus le nombre de tests est élevé, plus le nombre de nouveaux cas recensés risque de l’être aussi.
En termes de prévisions, le Dr. Driss El Habchi, responsable du service de chimie et toxicologie à l’Institut Pasteur de Casablanca, est l’auteur d’un graphique représentant une courbe virtuelle selon laquelle, à la fin du mois d’avril, 4500 cas de Covid-19 devraient être recensés. Ce scénario est susceptible d’être modifié « à chaque fois que le confinement ou les règles de distanciation et autres mesures barrières ne sont pas respectés », assure le Dr. Driss El Habchi. Un enjeu de taille. Une part de risque non négligeable que l’on croyait réduite à son minimum avec l’instauration d’une interdiction de déplacement entre 19h et 5h du matin. Mais malheureusement, sous prétexte qu’il est impossible de sortir après la rupture du jeûne, les souks et les échoppes de quartier sont assaillis en journée en dépit du confinement et au mépris de toutes mesures préventives de distanciation.
Malgré ce relâchement de la population que l’on espère sans conséquence, le Dr. Driss El Habchi voit le verre à moitié plein : « Pour l’instant, nous n’en sommes qu’à la seconde phase. Nous avons évité le pire lors de cette première vague ». Première vague ? Est-ce que cela impliquerait la possibilité d’une seconde ? Rien n’est moins sûr. Sur sa page Facebook, le Dr. Driss El Habchi ne cache pas son admiration pour le professeur Raoult, infectiologue, directeur de l’IHU Méditerranée. D’ailleurs, le professeur Raoult est même affiché en photo de couverture du profil de Driss El Habchi. Pourtant, ce dernier esquisse l’éventualité d’une seconde vague alors que le professeur Raoult dit qu’il n’en est rien. Il décrit même la deuxième vague comme un mythe. « L’histoire du rebond de la pandémie du Covid-19 est une fantaisie qui a été inventée à partir de la grippe espagnole. Donc le rebond, je ne sais pas d’où ça sort, tout comme le fait qu’il faut que 60 à 70 % soient infectés pour être immunisés et pouvoir contrôler le virus. Ce sont des chiffres totalement virtuels. Ça ne se passe pas comme ça », a-t-il expliqué dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube de l’IHU Méditerranée dont il est le directeur.
Côté bonne nouvelle, aux antipodes du nombre de cas recensés et dont la courbe risque de continuer à s’élever, le taux de mortalité est quant à lui en baisse tandis que les guérisons ne cessent de grimper en flèche. Entre le 23 et le 27 avril, le Dr. Driss El Habchi estime l’augmentation des guérisons de l’ordre de 34 %. Globalement, depuis le début de la crise sanitaire au Maroc, le taux de rémission est de 16 %. « Pour la première fois, il représente quatre fois le taux de mortalité », poursuit le responsable du service de chimie et toxicologie à l’Institut Pasteur de Casablanca. L’explication se trouve d’après ce dernier dans un traitement efficace. Un traitement généralisé aux quatre coins du Royaume et prescrit avant même l’aggravation des cas de malades Covid-19 hospitalisés.
Ce point est très important. Il a également été soulevé par le professeur Didier Raoult. Comme nous vous l’expliquions dans notre édition du 31 mars dernier, pour que le traitement à la chloroquine soit efficace, il faut dépister et traiter les malades Covid-19 dès le début car, toujours selon Raoult, « sur le plan thérapeutique, les malades, au moment où ils ont une insuffisance respiratoire et qu’ils sont admis en réanimation, n’ont en réalité presque plus de virus. Le problème à ce stade, ce n’est donc plus le virus mais plutôt comment arriver à sauver ces gens et les réanimateurs font des exploits extraordinaires. C’est quand les patients ont des formes modérées ou qui commencent à s’aggraver qu’il faut les traiter. Parce qu’à ce moment-là on contrôle le virus qui se multiplie ». Conclusion, le Maroc a emprunté face à cette crise sanitaire sans précédent la bonne voie. La voie qui devrait permettre de limiter les dégâts. Du moins tant que les citoyens respecteront les mesures mises en place.