Une charte pour se réconcilier avec tous les partenaires boudés par le chef de l’Exécutif

De nouvelles priorités pour le gouvernement Benkirane II


Narjis Rerhaye
Mardi 11 Mars 2014

Une charte pour se réconcilier avec tous les partenaires boudés par le chef de l’Exécutif
C’est fait. Les quatre alliés formant la coalition gouvernementale se sont mis d’accord sur une version revisitée du programme gouvernemental. Attention, préviennent-ils, ce n’est pas un changement de fond car il n’était pas question de refaire un nouveau programme de l’Exécutif. «Ce qui a changé, ce sont les priorités. En fait, nous avons procédé à un nouvel ordre des priorités contenues dans le programme gouvernemental adopté par le Parlement lors de l’investiture du chef du gouvernement», explique ce responsable du Rassemblement national des indépendants. 
Pas de lifting donc pour le programme adopté lors du premier gouvernement Benkirane alors que l’Istiqlal était encore au pouvoir et le RNI toujours sur les bancs de l’opposition.  La commission quadripartite composée des représentants du RNI, du PJD, du PPS et du Mouvement populaire a donc puisé dans l’existant pour définir la liste des réformes qui doivent être menées d’ici la fin de la législature prévue en 2016. «Ou comment faire du neuf avec du vieux ! Reste à savoir ce que cela va donner et si les résultats escomptés changeront le difficile quotidien des Marocains», se demande non sans scepticisme ce député de l’Union socialiste des forces populaires.  Les nouvelles priorités décidées par les troupes de la majorité –et qui attendent la validation finale des leaders lors de la prochaine réunion au sommet- se déclinent en trois grands chapitres : les grandes réformes institutionnelles et constitutionnelles, la relance économique  et l’emploi et le renforcement du social. Sous la houlette du nouveau venu de la coalition gouvernementale, c’est une véritable hiérarchisation des actions qui a été élaborée par la commission en charge du programme et de la charte de la majorité.  Sur le plan politique, le front institutionnel est sur les toutes premières lignes. Les lois organiques, les institutions créées par la Constitution, la mise en conformité des conseils existants sont érigées en grandes priorités. 
Le dossier électoral n’est pas en reste. Le gouvernement Benkirane doit d’urgence  s’y atteler. C’est en tout cas ce que préconise la commission qui a revisité le programme d’actions de l’Exécutif. Les réformes de la Caisse de compensation et des caisses de retraites figurent également en bonne place sur le tableau des nouvelles priorités. «Ces réformes doivent être menées avant notre départ. Et nous nous devons d’aller jusqu’au bout», assure ce partenaire de la majorité. Autres priorités, la santé et l’enseignement. «Les choses doivent bouger. Des lois devront être adoptées. Ces deux secteurs quasi- sinistrés sont à nos yeux prioritaires et nous ferons en sorte qu’ils le soient», précise ce RNiste blanchi sous le harnais.
A nouvelle majorité nouvelle charte. Les alliés regroupés autour de l’islamiste Abdelilah Benkirane et ses ouailles du PJD ne veulent surtout pas que les erreurs d’un passé très proche soient réitérées. La concertation se fait principe. La démocratie participative n’est plus un slogan. Parole de majorité. Plus concrètement, les partenaires du PJD ne veulent plus que le parti majoritaire phagocyte la prise de décision. Et ils ont eu visiblement gain de cause.  Un espace de concertation va très prochainement voir le jour. «Les grandes réformes, les décisions qui engagent l’avenir d’un pays et d’une société seront décidées en concertation avec l’ensemble des partenaires, de la majorité à l’opposition en passant par les partenaires sociaux et économiques. Des consultations devront être organisées chaque fois que nécessaire», explique un ténor de la coalition au pouvoir.
Autrement dit, il s’agit ici de réhabiliter l’opposition et  se réconcilier avec les partenaires. «Reste la  priorité  des priorités qui fait figure d’urgence : c’est-à-dire faire de Benkirane le champion de la rupture, le chef du gouvernement de tous les Marocains», conclut cette Usfpéiste, membre du Bureau politique.


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