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Pourquoi donc ces partis insistent-ils à accélérer la cadence du processus de réformes ? Ils ne le disent pas. Mais, il faut y lire une manière d’imposer des réformes politiques à la va-vite. C’est aussi une manœuvre qui vise à fuir le débat public consensuel. Une fuite en avant. Un parti politique, cela se mérite. Il faut donc retrousser ses manches pour faire face aux nouvelles réalités. La dynamique sociétale actuelle ne peut ni ne doit s’arrêter avec la tenue d’élections législatives.
Le Maroc démocratique ne peut que profiter de cette effervescence pacifique. La corruption, la dépravation, le népotisme, le clientélisme, l’élitisme doivent désormais faire partie du passé. Cela dit, les perdants sont les acteurs déracinés des forces populaires et qui misent encore et toujours sur les notabilités et les liaisons « dangereuses ».
Par ailleurs, la teneur du communiqué des quatre partis reste lettre morte dans la mesure où son aspect moral est banni par leurs pratiques. Ces structures refusent, en effet, la publication d’une liste de candidats dont la durée de vie politique est périmée, étant donné leurs liens avec les cercles de corruption, ou encore ayant des antécédents judiciaires dans des affaires qui ternissent l’image d’un député. Résultat : le communiqué reste un corpus de phraséologie insensée. Cependant, il nous offre bien une information extratextuelle. Et là, l’on a droit à des lectures interprétatives. En fait, l’annonce d’un communiqué à quatre est en soi un acte politique de taille. Il devrait normalement augurer d’une nouvelle alliance. Mais de quelle tendance? Quelle stratégie? Pas de réponse.
Mais, l’on peut lire un mea culpa en filigrane, lorsqu’ils disent : « Le Maroc a besoin d'institutions puisant leur légitimité des dispositions de la nouvelle Constitution reflétant ainsi l'adhésion des citoyens à cette dynamique à travers le choix de représentants comptables de leurs actes ».
Si le Maroc est dans le besoin de telles institutions, c’est qu’il n’en avait pas. Ceci n’a jamais été remis en question par ces partis. Il faut se rappeler qu’il y a juste quelques mois les dirigeants du PAM, à leurs heures de gloire, disaient sans scrupule aucun : «Le train est déjà parti messieurs, ceux qui n’y montent pas maintenant n’ont aucune chance de le rattraper par la suite».
Il s’est avéré que la messe n’est pas encore dite et que le train n’a jamais quitté la gare. Car, la donne a bien changé depuis. Et s’il y a un bienfait du Mouvement du 20 février, c’est bien cette pierre lancée dans ce lac dormant. Maintenant, la question est la suivante : ces partis peuvent-ils assumer une position de droite libérale ? Peuvent-ils survivre à un choix d’opposition ? Si oui, ils vont s’opposer à qui et à quoi ?