Un rapatriement qui a tout l'air d'attendre le déconfinement

Le retour est lié à l'évolution de la situation épidémiologique voire à la réouverture des frontières


T.M
Samedi 9 Mai 2020

Un rapatriement qui a tout l'air d'attendre le déconfinement
Le retour des Marocains bloqués à l’étranger à cause de la crise sanitaire du Covid-19 n’est pas pour demain. C’est au moins ce qu’on peut conclure de l’annonce faite par le chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, jeudi lors de son passage sur Al Oula et selon laquelle la décision concernant le rapatriement de nos concitoyens sera prise après la réouverture des frontières.
« Leur droit au retour est un droit fondamental », a-t-il souligné avant de préciser qu’« il faut trouver une solution à ce sujet, et nous avons préparé tous les scénarios et une fois les frontières seront réouvertes, ils rentreront ». Et d’avancer cette précision de taille : le rapatriement des Marocains bloqués n’est pas une question logistique, mais une question qui a trait à leur sécurité sanitaire sans donner la moindre idée sur la date éventuelle de cette réouverture des frontières, ce qui augure du fait que le calvaire de ces Marocains pourrait durer on ne sait combien de semaines, si ce n’est de mois alors que d’autres pays comme l’Arabie Saoudite, l’Algérie ou la Tunisie ont fait des pieds et des mains pour ramener les leurs à bon port le plus rapidement possible et sans trop se perdre en d’inutiles circonlocutions ou en d’indicibles digressions et rhétoriques.
Il y a lieu de signaler que cette question a été débattue en conseil du gouvernement tenu jeudi comme l’a précisé le porte-parole du gouvernement, SaidAmzazi , lors d’un point de presse.
Selon lui, « le retour des Marocains bloqués à l'étranger au Royaume doit prendre en considération l’évolution de la situation épidémiologique interne, et ce dans le cadre de l’approche globale adoptée par le Royaume pour faire face à cette pandémie, pour ainsi faire en sorte que ce retour ne constitue un risque ni pour ces personnes, ni pour leur pays ».
Il y a quelques jours, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, avait souligné dans une déclaration à la MAP que « le droit au retour est un droit naturel et indiscutable. Or ce qui est évident n'est pas nécessairement approprié dans ce contexte exceptionnel », tout en précisant que « l'opération doit se faire dans les meilleures conditions sans risque pour les bénéficiaires eux-mêmes, ni pour leur pays » et que « le sens de la responsabilité exige d'avoir une vision globale pour gérer au mieux progressivement ce dossier dans ses différentes phases compte tenu des divers aspects, y compris ceux logistique et sanitaire ».
Selon les chiffres avancés par le chef du gouvernement,  27.850 Marocains sont boqués actuellement à l’étranger et le ministère des Affaires étrangères et les Marocains résidant à l'étranger en hébergent 5.700, soit 25 % du total, dans 155 centres et cellules dans les différents ambassades et consulats du Royaume.
Par ailleurs, l’ambassadeur directeur des Affaires consulaires et sociales, Mohamed Basri, a affirmé que les différents départements ministériels conjuguent leurs efforts afin de préparer le rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger et pour que celui-ci soit réussi.
«Nous ne sommes pas insensibles à leurs demandes ni à leur situation, (…) le droit de retour est un droit consacré, indiscutable et naturel. Toutefois, nous ne pouvons pas nous permettre un revers, nous ne pouvons pas faire marche arrière, il faut que nous réussissions ce rapatriement », a déclaré ce diplomate  dans une interview accordée à Radio 2M et publiée sur le site officiel du ministère des Affaires étrangères, soulignant que «réussir le rapatriement, c’est principalement relever le défi de la sécurité sanitaire de tous les Marocains, aussi bien ceux qui sont au Maroc que ceux qui seront rapatriés de l’étranger ».
Il a affirmé que « le rapatriement n’est pas une action technique qui se résume à la réquisition ou l’affrètement d’avions, ou encore à l’obtention d’autorisations de survol ou d’atterrissage, c’est une opération complexe qui nécessite l’implication de plusieurs intervenants. On ne doit jamais perdre de vue l’objectif majeur qui a animé la décision initiale, à savoir préserver la santé de nos concitoyens et  lutter contre la propagation de la pandémie ». Et d’ajouter que la date du 20 mai est une date importante du fait qu’elle permettra d’avoir une vision claire et les décisions qui seront ainsi prises ou annoncées seront aussi importantes que cruciales à cet égard.
« Le Maroc a décidé que le confinement  restera en vigueur jusqu’au 20 mai, il faut que nous attendions. Quelques jours nous séparent de cette date, on doit rester optimistes, rassurés », a-t-il expliqué, rappelant que les citoyens marocains bloqués à l’étranger bénéficieront d’un traitement sur le même pied d’égalité et sans distinction aucune pour leurs rapatriements.
Il a également souligné que les dispositifs d’alerte et de suivi mis en place aussi bien au ministère qu’auprès de nos ambassades et consulats permettent d’avoir un suivi permanent et direct, notamment, des différentes doléances et revendications de nos concitoyens bloqués à l’étranger, concernant leurs conditions de séjour et d’y répondre de manière adaptée.
A ce titre, le patron de la DACS a confirmé qu’en plus d’un contact régulier avec tous nos compatriotes bloqués, les ambassades et consulats prennent en charge l’ensemble des Marocains qui en ont exprimé le besoin.

Des mesures prises en faveur des Marocains bloqués à Francfort

La consule générale du Royaume du Maroc à Francfort, Bouthaina El Kerdoudi El Koulali, a passé en revue les mesures prises par le consulat général afin de porter assistance à l’ensemble de la communauté marocaine sur place, conformément aux instructions du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger.
Mme Bouthaina El Kerdoudi El Koulali, qui s’est exprimée dans une déclaration à la radio nationale « Chaîne Inter», est revenue sur l’ensemble des actions menées par le consulat dès l’annonce de la fermeture des frontières afin de répondre aux besoins des concitoyens bloqués ainsi que de toute la communauté marocaine sur place.
Mme la consule a indiqué dans ce sens que la mise en place d’une cellule de veille et de suivi, chargée d’assurer le suivi quotidien de ces ressortissants, a permis le recensement et l’identification des besoins de  256 personnes.  Ainsi, toutes les mesures nécessaires ont été prises afin de les prendre en charge. Le consulat est même intervenu dans des cas d’hospitalisation ou d’intervention chirurgicale. 
Sur un autre plan, Mme Bouthaina El Kerdoudi a assuré que le consulat est en contact permanent avec les autorités locales pour faciliter les modalités de prorogation des visas touristiques et informe constamment les citoyens des décisions prises par le gouvernement allemand à ce sujet.
 La consule générale s'est félicitée de la compréhension et de la patience de nos concitoyens  qui se sont retrouvés bloqués sur le sol allemand ainsi que de la communauté marocaine y résidant, et de l'esprit de solidarité dont ils ont fait preuve pendant ce mois sacré de Ramadan.

Report du projet de loi 22.20 jusqu'à la fin de l'état d’urgence sanitaire
 
Le Conseil de gouvernement a approuvé la demande de report des travaux de la commission ministérielle au sujet du projet de loi 22.20, relatif aux réseaux sociaux, aux réseaux de diffusion et réseaux similaires, jusqu'à la fin de la période de l'état d’urgence sanitaire, et la tenue des concertations nécessaires avec l'ensemble des instances concernées.
Le ministre de la Justice a rappelé lors de la réunion du Conseil la demande adressée au chef du gouvernement, pour le report des travaux de la commission ministérielle concernant le projet de loi 22.20 relatif aux réseaux sociaux, et ce jusqu'à la fin de l'état d’urgence sanitaire, et la tenue des concertations nécessaires avec l'ensemble des instances concernées, indique un communiqué lu par le ministre de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, porte-parole du gouvernement, Saaid Amzazi lors d'un point de presse à l'issue du Conseil.
Après examen du sujet, le gouvernement a accepté ce report, a-t-il précisé.

Adoption d’un projet de loi sur l'octroi de terres aux agriculteurs
Le Conseil de gouvernement, réuni jeudi, a adopté le projet de loi 63.18 modifiant et complétant le Dahir portant loi N°1.72.277 du 22 kaada 1392 (29 décembre 1972) relatif à l'attribution à des agriculteurs de terres agricoles ou à vocation agricole faisant partie du domaine privé de l’Etat, après avoir pris en considération les observations formulées sur ce texte.
Présenté par le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, ce projet de loi vise à résoudre les problématiques liées audit Dahir portant loi, ainsi qu’à libérer le secteur de la réforme agraire de toute condition ou restriction. 50% des terres ont été liquidées et le reste sera définitivement liquidé grâce à ce projet.
Ce texte entend permettre aux héritiers de remplacer leur attributaire bénéficiaire de la distribution, conformément aux règles de l'héritage, au lieu de l’accès d’un seul héritier comme stipulé dans la loi actuelle.
Le projet de loi vise aussi l’exemption des bénéficiaires de la distribution du paiement du restant du prix de vente et les intérêts qui en découlent, ainsi que la simplification des conditions d’accès au règlement de la situation administrative et juridique de certaines affaires en suspens, et la levée des barrières et obligations auxquelles font face les bénéficiaires, a expliqué le ministre.
Ce projet de loi, destiné aux petits agriculteurs, s'applique aux parcelles situées en dehors du périmètre urbain et ne concerne pas l'octroi de nouvelles parcelles agricoles de l'Etat.

Prorogation de la suspension des droits d'importation du blé tendre
Le Conseil de gouvernement a approuvé le projet de décret 2.20.345 portant prolongation de la suspension des droits d'importation du blé tendre et ses dérivés
Présenté par le ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun, ce projet de décret vise à donner aux opérateurs marocains la possibilité de s'approvisionner sur le marché international et de profiter de la production agricole mondiale en termes de prix et de volume de l'offre, et ainsi alimenter le marché national dans les meilleures conditions, et ce en prolongeant la suspension des droits d'importation du blé tendre et ses dérivés jusqu'au 31 décembre 2020 au lieu du 16 juin 2020.
Cette mesure permettra de réduire le prix du blé tendre à la sortie du port de 310-305 dirhams le quintal à 260 dirhams le quintal, ce qui impactera positivement le prix du blé frais sur le marché local.
 
Le gouvernement, fier de la cohésion des Marocains face à la pandémie
Le chef du gouvernement a réitéré, jeudi, la fierté du gouvernement et de toutes les composantes de la société, des Hautes directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ainsi que la forte cohésion des citoyennes et citoyens face à la pandémie du coronavirus et ses répercussions.
Saad Dine El Otmani a affirmé qu'au moment où "notre pays connaît des contraintes et difficultés réelles dues à cette situation, nous restons tous munis d'une volonté et d'une détermination pour y faire face. Nous enregistrons une amélioration de certains indicateurs, tels que l'augmentation constante du nombre de personnes guéries, la baisse du taux de mortalité, un meilleur contrôle du protocole de médicaments, et la réalisation de l'autosuffisance au niveau du matériel médical, dont le gel désinfectant et les masques".
Ces résultats, a-t-il ajouté, ont été obtenus grâce aux efforts déployés par tous les intervenants dans la lutte contre cette pandémie, à leur tête les professionnels de  santé et les forces de sécurité qui méritent toute reconnaissance et considération.
Le chef du gouvernement a également souligné que les exposés programmés, lors de cette réunion, permettront au Conseil de continuer à s'informer sur les conséquences de la pandémie du coronavirus et l'état d'urgence sanitaire, en particulier après la prolongation de l'état d'urgence.
 


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1.Posté par Mourad le 13/05/2020 02:21
Chers concitoyens, vous n’alliez quand même pas vous imaginer que notre cher Premier ministre allait jouer le rôle du capitaine Miller, pour sauver le soldat Ryan ?

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