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Or, ce souk constitue aujourd’hui, selon certains habitants de la région, une menace pour un passé patrimonial peu connu des gens, en dehors de l'élite et des historiens et écrivains français. Selon eux, ledit souk se tient désormais sur un site antique dont les traces sont visibles dans les nombreuses pierres qui affleurent laissant percevoir la rectitude des murs d’une ville. Un emplacement qui risque de causer d’irrémédiables dégradations aux vestiges de cette cité antique.
Selon Kaisser Rahal, architecte et natif de la région, ce site a fait objet d’une note, dans la publication de 1913 sur Casablanca et les Chaouïa, qui a mentionné que : « Guicer est situé dans la tribu des Ouled Sidi Bendaoud, à une altitude de 485 mètres. D’après la légende locale, ce terme serait une abréviation de Portuguier, la ville des Portugais. Guicer ne fut-elle jamais portugaise ? Il ne semble pas que les Portugais aient pénétré dans la Chaouïa. Le caïd Ben Cha’boun fait remonter la fondation de Guicer à l’époque du Khalif Haroun Er-Rachid. Toujours est-il que les ruines d’une ancienne ville existent réellement. De nombreuses fondations émergent du sol ; on reconnaît encore le tracé des rues, l’emplacement de quelques maisons, etc.[…]». Un écrit qui sera confirmé par un autre celui d'une monographie intitulée «Settat, centre historique de la Chaouïa», publiée en 1919, par Barrouquère-Claret qui note: « Il a existé à une époque fort reculée sur l’emplacement actuel de Guicer, une cité importante qu’on nomme ici Médina Kéisara. […]».
Kaisser Rahal a affirmé également que même Jacques Berque, sociologue et anthropologue orientaliste lui a confirmé en 1980, l'existence du site de Guisser découvert à l'occasion des travaux de terrassement de la route reliant Settat à Elborouj.
Pour cet architecte settati, le site de Guisser est certainement une ancienne cité romaine. «Une sorte de poste avancé de l'armée romain» ce qui ferait vaciller, selon lui, les certitudes selon lesquelles le limites romaines s'arrêtaient au Bouregreg». Pourtant, il ne peut confirmer cette hypothèse en l'absence de fouilles pour dégager et analyser les vestiges. Car, il pense également que Guisser pourrait avoir été une place forte de l'empire des Berghouta.
Une hypothèse que ne partage pas Omar Akerraz, directeur de l’Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP). Selon lui, des fouilles effectuées par des archéologues de l’INSAP ont prouvé que le site en question ne remonte pas à l’époque romaine. « Le site pourra probablement remonter à l’époque de l’empire des Berghouta mais il est quasiment impossible de parler des Romains puisque ces derniers n’ont pas dépassé les frontières de Rabat et de Volubilis. S’il est vrai qu’il y a des traces romaines dans l’île de Mogador, il reste que ces traces sont uniques et n’existent pas à l’intérieur du pays », nous a-t-il précisé.
Pourtant, le directeur de l’INSAP a tenu à préciser qu’il s’agit bien d’un site archéologique antique qu’il faut sauvegarder et qui exige l’intervention du ministère de la Culture et du département du patrimoine. « Peu importe le débat sur son origine, ce site doit faire l’objet d’attention et de protection contre une éventuelle dégradation », nous a-t-il confié.
Un appel qui risque de tomber dans les oreilles d’un sourd vu le peu d’intérêt accordé par l’Etat à la sauvegarde, à la réhabilitation et à l'intégration de notre patrimoine archéologique dans le processus de développement.