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Le réseau, installé en Algérie et dans les provinces espagnoles d'Almeria (sud) et d'Alicante (sud-est), utilisait des embarcations ultra-rapides pour traverser en trois heures la mer d'Alboran depuis Oran (nord-est de l'Algérie), a expliqué la police dans un communiqué.
L'organisation faisait aussi passer des migrants entre Tanger et la ville portuaire espagnole d'Algésiras.
«Chaque migrant devait verser à l'organisation entre 2.000 et 2.500 euros pour la traversée maritime» et 500 euros supplémentaires pour le transfert en voiture jusqu'à des villes du Sud et de l'Est de l'Espagne, selon le communiqué.
Si les migrants ne disposaient pas de la somme demandée, les trafiquants n'hésitaient pas à les abandonner sur la route ou à les séquestrer jusqu'à ce que des proches paient leur dette.
En 2019, le réseau a obtenu «un bénéfice de plus d'un million et demi d'euros», a indiqué la police.
Les 26 membres présumés de l'organisation - dont la nationalité n'a pas été révélée - ont été arrêtés principalement dans les provinces d'Almeria et d'Alicante.
En juin, la Garde civile avait annoncé l'arrestation de sept ressortissants algériens en tant que membres présumés d'une organisation qui transportait des migrants sans papiers de l'Algérie vers l'Espagne.
L'Espagne a vu les arrivées par la mer de migrants baisser de 54,5% l'an dernier. Leur nombre est passé de 57.498 en 2018 à 26.168 en 2019, selon le ministère de l'Intérieur.
Par ailleurs, quelque 73.973 tentatives de migration irrégulière ont été avortées en 2019 par le Maroc et 208 réseaux de trafic démantelés, dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière menée par le Royaume, indique une source au ministère de l'Intérieur.
Dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière, le Royaume du Maroc a continué, en 2019, à déployer des efforts d'envergure notamment en termes de démantèlement des réseaux de trafic des migrants et d’avortement des tentatives de migration irrégulière, souligne la même source, ajoutant que ces efforts soutenus ont également porté sur des actions de prévention et d’assistance des victimes et personnes vulnérables, couronnées par le sauvetage en mer de 19.554 migrants irréguliers.
Ces résultats significatifs, précise-t-on, dénotent le rôle central du Royaume et sa contribution majeure en termes de sécurité régionale.
Khalid Zerouali : Nous avons réussi à réduire les arrivées sur les côtes espagnoles de près de 60%
marocaines, révèle à l'AFP Khalid Zerouali, gouverneur chargé de la migration et de la surveillance des frontières au ministère
de l'Intérieur.
Quel est le bilan de la gestion des flux migratoires en 2019 ?
En 2019, le Maroc a renforcé son dispositif de lutte contre les réseaux de trafic, parce que la pression qu'on avait sentie en 2017 et 2018 est restée soutenue. Notre bilan est très positif puisqu'on a pu réduire les arrivées sur les côtes espagnoles d'environ 60%. Cela ne veut pas dire que la pression de notre côté a baissé. L'an dernier, environ 74.000 tentatives d'immigration irrégulière vers l'Espagne (contre 89.000 en 2018, ndlr) ont pu être avortées par nos services d'ordre. Ces flux irréguliers ont été réorientés, depuis quelques années, de la route centrale qui passait par la Libye, vers le Maroc. On a aussi démantelé 208 réseaux de trafiquants, contre 229 une année auparavant.
Les aides apportées par l'UE et l'Espagne ont-elles contribué à cette baisse ?
Le Maroc a, pendant de longues années, travaillé avec ses propres moyens. Entre 2004 et 2015/2016, nous avons pu tarir les flux migratoires vers les côtes espagnoles de plus de 90%. En 2018, il y a eu cette pression et nous avons initié une coopération que nous estimons aujourd'hui très positive avec notre partenaire l'Union européenne. Elle s'est traduite par un appui en 2019 de 140 millions d'euros, dont 70 millions en appui budgétaire. C'est un début. Tout dernièrement nous avons signé un autre accord qui porte sur 100 millions d'euros. Pour nous, c'est un très bon démarrage puisque ça nous permet de travailler en étroite collaboration. Mais ce n'est pas suffisant. Le Maroc dépense plus que ce qu'il reçoit. Mais nous avons les assurances de nos partenaires européens qu'on est en train de nous inscrire dans une logique de partenariat gagnant-gagnant.
Des associations des droits humains critiquent un durcissement, des démantèlements brutaux de campements et des arrestations arbitraires. Un commentaire ?
Notre action sécuritaire ne vise pas le migrant parce que nous estimons qu'il est une victime. Notre action vise surtout les réseaux de trafiquants de personnes qui n'hésitent pas à profiter de la vulnérabilité de ces migrants. Ils les exploitent et demandent toujours plus de fonds à leurs familles.
Le Royaume du Maroc assume sa pleine responsabilité en matière de gestion migratoire solidaire et œuvre avec ses partenaires pour l’ancrage concret du principe de la responsabilité partagée, relève la même source.