Le logiciel répond au doux nom de CRUSH, pour Criminal Reduction Utilising Statistical History. En compilant et en traitant 20 ans de données, il met en évidence les répétitions d'heures, de dates, de lieux et de modes opératoires. Des informations qui permettent à la police de savoir où la délinquance va augmenter.
En gros, les délinquants se comportent en nomade, changeant de quartier au gré des déploiements de forces de l'ordre. Là où des policiers humains mettent plusieurs semaines à localiser les futurs points de chute des malfrats, CRUSH n'a besoin que de quelques secondes pour anticiper le mouvement. A Memphis, dans le Tennessee, la petite criminalité aurait ainsi baissé de 31% depuis l'introduction du logiciel, en 2008.
La capacité prédictive de CRUSH a toutefois ses limites. Très efficace en ce qui concerne les méfaits répétitifs (vols de voiture, petits cambriolages, agression), il est peu utile pour anticiper des crimes plus exceptionnels. "Un meurtre passionnel ou les cambriolages de haut vol, par exemple d'une banque par une bande bien préparée, ne peuvent être décelés d'avance", explique le directeur de la police de Los Angeles, Charlie Beck, dans le Los Angeles Times.