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Menée auprès d’un échantillon de 18.830 personnes dans 11 pays arabes, l’enquête a révélé que 13% des Marocains interviewés appuient avec force la laïcité, 26% l’approuvent, 24% sont contre et 22% s’y opposent fortement. Les 16% restants ont refusé de se prononcer sur cette question.
Sur un autre registre, 22% des personnes questionnées déclarent avec force qu’il ne faut pas frapper d’apostasie les fidèles des autres religions, 39% approuvent cette idée, 16% sont contre et 5% s’y opposent farouchement.
25% des Marocains interrogés lors de cette enquête qualifient de fortement positif le Hirak de 2011 et 30% le trouvent plus au moins positif contre 17% qui jugent comme négatives les révoltes arabes et 18% les considèrent comme très négatives.
Sur une échelle allant de 1 à 10, les Marocains ont attribué une note de 5,5 à la démocratie telle que pratiquée dans notre pays. Ils estiment que le processus démocratique n’est pas abouti et qu’il n’est qu’à mi-chemin. Le rapport a également souligné la capacité limitée des Marocains à critiquer leur gouvernement en leur attribuant une note de 5,6 sur une échelle de 10. Le Maroc est devancé par la Mauritanie, la Jordanie, le Koweït, l’Iraq et le Liban.
Pourtant, cette enquête suscite certaines observations comme c’est le cas concernant la liberté du culte. En fait, l’attitude des Marocains interviewés contraste avec plusieurs rapports qui ont dressé un bilan alarmant sur cette liberté. En fait, nombreux sont ceux qui ont mis en avant « le fait que l’islam sunnite et le judaïsme soient les seules religions reconnues par l’Etat pour les Marocains natifs», qu’il y a interdiction de « critiquer l’islam sur des plateformes publiques », qu’il y a criminalisation de la rupture du jeûne pendant le Ramadan pour les personnes connues pour être musulmanes. Ces constats sont corroborés par l’arrestation, la détention et l’interrogatoire de chrétiens marocains à cause de leurs croyances. Certains convertis auraient même fait l’objet de pression de la part des autorités pour renoncer à leur nouvelle foi sans parler de la «restriction de la distribution de matériels religieux non islamiques».
La question de la laïcité au Maroc force également beaucoup d’interrogations. D’abord au niveau de sa définition. S’agit-il de l’idée selon laquelle il faut protéger activement la vie publique de toute ingérence religieuse ou plutôt de celle prônant l'élimination de toute référence religieuse dans l'espace public, voire la suppression de toute croyance religieuse ? En fait, plusieurs voix critiquent le manque de définition claire de ce concept dans un Maroc où il est devenu très difficile de distinguer le spirituel du temporel. Ces mêmes voix pensent que plusieurs questions relatives à ce dossier demeurent en suspens comme c’est le cas concernant la qualité religieuse du chef de l’Etat, les partis politiques religieux, l’enseignement religieux, la construction des lieux du culte, etc. Des questions qui se posent avec acuité dans un pays où certains islamistes considèrent le Maroc comme un Etat laïc qu’il faut islamiser.