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Ce faisant, le patronat adopte une logique qui a cours partout à travers le monde et qui avait été instaurée à la veille de l’indépendance en donnant ses fruits puisque la majeure partie des conventions collectives sectorielles datent de ces années-là. De fait, la technique du dialogue social telle que pratiquée depuis quelques années avait en priorité bénéficié au secteur public ; l’Etat agissant comme le plus gros employeur du pays. Le secteur privé restait à la traîne puisque le dialogue piloté par le gouvernement ne débouchait jamais sur ces documents essentiels pour la paix sociale au sein du secteur privé que sont les conventions collectives. En optant donc pour la signature d’un accord avec l’Exécutif, la CGEM s’est donné les moyens d’avoir une action autonome concernant ses propres affaires. Le résultat logique en a été son ouverture sur ses principaux partenaires que sont les syndicats. Ainsi a été franchi le premier pas vers l’instauration de deux dialogues sociaux. Le premier concernera l’Etat en tant qu’employeur avec ses propres fonctionnaires ou employés et le second plus spécifique au privé concernant le patronat et les travailleurs. Si le premier impactera obligatoirement le budget général de l’Etat, le second n’émargera, en grande partie, qu’aux budgets des entreprises. Il permettra, comme cela a rarement été le cas, de tenir compte tant des besoins des travailleurs à une vie digne qu’à ceux nécessaires à l’entreprise pour créer des richesses et de l’emploi tout en demeurant à la fois réactive face à l’évolution du marché, compétitive et pérenne. Une autre preuve de la prise de conscience des syndicats et du patronat de la nécessité de l’évolution du dialogue vers de nouveaux horizons pour une meilleure sérénité sociale. Pendant ce temps, le gouvernement s’attelle à vendre des illusions et des promesses et le cas échéant la répression. Et certains ministres «avant-gardistes» font monter encore plus la tension sociale en menaçant d’opérer des retenues sur salaires pour les jours de grève.