Moustafa Abdel Rahmane, un candidat du parti ultraconservateur salafiste Al-Nour, vu comme pro-gouvernemental, a été abattu par deux agresseurs à moto, ont indiqué des responsables de la police.
Le secrétaire général de son parti Galal al-Mourra a confirmé sa mort à l'AFP.
Rahmane est le premier homme politique abattu depuis le début de l'insurrection dans le Sinaï en 2013.
Al-Nour est le seul parti islamiste sorti indemne d'une vague de répression contre ce courant après la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi en 2013. Al-Nour avait à l'époque soutenu la destitution de M. Morsi menée par l'ancien chef de l'armée et actuel président de l'Egypte Abdel Fattah al-Sissi.
Le pouvoir de M. Sissi a tué plus de 1.400 manifestants islamistes réclamant le retour du président Morsi, le premier élu démocratiquement en Egypte, et emprisonné plus de 15.000 partisans des Frères musulmans. Des centaines, à l'instar de M. Morsi, ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs dénoncés par l'ONU.
Pour la première fois depuis 30 ans, les Frères musulmans, désormais interdits en Egypte ne participent pas aux élections législatives qui se sont ouvertes le 18 octobre.
La péninsule du Sinaï est secouée par une insurrection jihadiste menée par l'organisation Etat islamique (EI). Les attaques ont visé jusqu'ici principalement des soldats et des policiers du régime égyptien de M. Sissi.
Trois policiers égyptiens ont été tués samedi dans l'explosion d'une bombe dans le nord du Sinaï, la seconde attaque contre des forces de sécurité en 48 heures dans cette région théâtre d'une insurrection jihadiste.
L'attaque s'est produite au passage d'un convoi policier dans la ville d'Al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Un officier et deux conscrits ont été tués et huit autres blessés par l'explosion.
Une attaque similaire avait tué vendredi un officier dans la ville d'Al-Arich.
Ailleurs en Egypte, non loin des pyramides du Caire, le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué vendredi une tentative d'attentat à la bombe contre la police devant un grand hôtel. L'engin a explosé durant l'opération de désamorçage par la police, faisant quatre blessés.
Les attentats visant les forces de sécurité se sont multipliés en Egypte depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013, et des centaines de policiers et de soldats ont été tués dans ces attaques.
L'armée annonce régulièrement la mort et la capture de nombreux jihadistes mais il est impossible de vérifier ces bilans de sources indépendantes.
Le nord du Sinaï est le bastion du groupe jihadiste Ansar Beït al-Maqdess qui s'est rebaptisé "Province du Sinaï" pour marquer son allégeance au "califat" auto-proclamé par le groupe jihadiste Etat islamique sur une partie de l'Irak et de la Syrie. L'EI a revendiqué cette année plusieurs attaques contre les forces de sécurité, majoritairement dans le Sinaï.