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En attendant que l'horizon s'éclaircisse, que s’est-il passé aux Etats-Unis ? « Ce sont les traders qui se débarassent de leur pétrole en papier, ces fameux contrats de livraison pour mai car ils ne veulent pas stocker du « vrai » pétrole puisque cela coûte cher. Ils veulent vendre mais personne ne veut leur acheter. L’argument avancé par certains que les capacités de stockage sont à leur maximum est inexact puisque si ces capacités diminuent, il en reste», a indiqué Maxime Combes, économiste et auteur du livre : « Sortons de l'âge des fossiles » sur son compte twitter tout en précisant que le - 37 dollars enregistré lundi est le prix du baril américain pour la livraison de mai et que ce même baril pour la livraison de juin est à 22 dollars. Quant au baril de Brent coté à Londres et destiné à être livré en juin, c’est à 26 euros qu’il s’est écoulé. Et d’ajouter : « La situation américaine est très spécifique puisqu’elle est liée à l’exploitation des hydrocarbures de schistes. Contrairement à l’Arabie Saoudite, il n’y a pas de possibilité de fermer le robinet aisément. Cette production est rigide à court et à moyen termes et les Américains sont réticents à baisser leur production. Bref, on a conjointement un krach sur la cotation du WTI crude oil et un marché physique du pétrole américain structurellement en excédent de production sans débouché aisé ».
Comment peut-on expliquer cette situation ? Maxime Combes soutient qu’il s’agit d’une financiarisation extrême du marché pétrolier. Selon lui, un baril de pétrole est échangé des milliers de fois sous forme de contrat avant même d’être extrait et livré physiquement. Pour lui, il s’agit bien d’un effondrement historique révélateur d’un déséquilibre majeur sur les marchés physiques de pétrole tout en précisant que tout ne sera effondré sur ces marchés.
Que faut-il retenir de cette chute du cours du pétrole américain ? « Ce prix négatif ne veut pas dire que le baril physique de pétrole n’a plus de valeur. Aujourd’hui avant d’être physique, le baril de pétrole est un produit financier comme un autre, donc soumis aux spéculations à la baisse. On a un marché boursier du pétrole qui s’emballe à la baisse car il ne sait pas gérer cette situation. Mais laisser les marchés financiers décider des prix des matières premières en situation d’incertitude radicale et de dépression économique est une aberration totale. Il faut sortir notre avenir énergétique des mains de la finance. En effet, si rien ne change, les contrats pour juin ou juillet vont vraisemblablement continuer à dévisser », a-t-il conclu.
La chute des cours allégera les effets négatifs du Covid-19 sur les recettes marocaines en devises
Ce repli de l’or noir exercera un impact positif extrêmement important sur le volume global des importations du Maroc et ce, en raison de la part capitale que représentent les importations de ce produit et des produits énergétiques d’une manière générale dans les importations totales, soit environ 20% en moyenne selon les années, explique M. Bakkou à la MAP.
Le spécialiste de la politique de change a, dans ce sens, relevé que cette baisse des importations impactera, à son tour, très positivement la balance commerciale, le compte courant et, partant, les avoirs de réserve du Maroc.
Le marché du pétrole s’enfonce depuis plusieurs semaines avec un effondrement inédit du baril de WTI pour livraison en mai qui a carrément basculé en territoire négatif pour s’échanger à près de -40 dollars à la clôture de lundi, sous l’effet de la propagation du Covid-19, de la diminution de la demande et de l’augmentation des stocks.Le contrat suivant, pour livraison en juin, qui devient la référence à partir de ce mercredi et sur lequel les marchés sont déjà focalisés, reculait de 21,24% à 16,07 dollars, peu après avoir touché un plus bas à 11,6 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a, pour sa part, chuté de 18,93% à 20,73 dollars à Londres.