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Sur place, des amis et membres des familles des victimes ont déploré ce nouvel accident en dénonçant avec véhémence les conditions de travail des ouvriers dans le domaine agricole, surtout pour ce qui est des femmes. En effet à chaque jour, très tôt le matin, des pick-up et camions s’installent au niveau de la commune de Sidi Bibi pour transporter des ouvrières vers les serres de la zone agricole au niveau des communes de Belfaa et Ait Amira.
Pour A.B, acteur associatif : « Aujourd’hui, il ne s’agit plus de s’interroger sur les causes de ces drames mais de se pencher sur les conditions de transport de ces ouvriers, et plus particulièrement des femmes, considérées comme une main-d’œuvre très bon marché et privée des avantages sociaux afférents à leur métier d’ouvrières agricoles. Chaque matin, comme du bétail, elles sont obligées d’utiliser ces véhicules ». Et d’ajouter : « Ces dernières années, on a constaté une augmentation spectaculaire du nombre d’accidents qui ont coûté la vie à plusieurs travailleurs agricoles. Les autorités n’ont manifesté aucune initiative pour réduire ces catastrophes humaines». « On se sent mal de voir chaque jour nos vies en danger», nous assure Aicha, une travailleuse.
Chaque jour, contraints d’accepter cette situation de peur de perdre des revenus modestes, source de leur vie, les travailleurs se voient dans l’obligation d’emprunter ces moyens de transport d’une mécanique des plus défaillantes et qui plus est, sont conduits par des chauffeurs qui roulent à grande vitesse.
Depuis trois années, la société civile ne cesse de sonner l’alarme et réclame des mesures correctes pour assurer le transport des ouvriers agricoles, en majorité des femmes.
Le Centre des droits de l’Homme à Biougra condamne fermement les conditions de transfert de ces ouvriers vers les différentes zones agricoles de la province dans des camions, des chariots tirés par des tracteurs et surtout des pick-up.
Ces conditions de transport, l’indemnisation des dommages résultant de ces accidents de route sont restées en tête des revendications des syndicats qui exigent le respect des dispositions de la législation du travail surtout au niveau des indemnisations et de perte d’emploi.
Par ailleurs et en contradiction avec le label «Consommation responsable», il serait utile de rappeler aux importateurs de nos produits que la consommation de ces derniers se doit d’être en fonction du respect des normes internationales. Il faudrait pour cela que les produits fabriqués le soient dans de bonnes conditions de travail (transport, respect des horaires de travail, salaires…).