Le médiateur des Nations unies, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, devait tenir une conférence de presse en clôture des négociations à Berne à 16h00 GMT. Il devrait y annoncer une date pour une nouvelle session de négociations, probablement à la mi-janvier, selon une source proche de la délégation des rebelles.
Les pourparlers qui se tiennent dans un hôtel du canton de Berne, loin des médias, ont débouché samedi sur l'annonce de la création d'un "comité militaire neutre" chargé de surveiller le cessez-le-feu, et doivent également constituer un deuxième comité chargé de surveiller l'acheminement de l'aide humanitaire, selon des sources des deux parties rivales.
Le cessez-le-feu est théoriquement entré en vigueur avec l'ouverture des négociations mardi dernier, mais a été systématiquement violé chaque jour, des missiles tirés depuis les zones rebelles atteignant même le territoire saoudien.
"Les négociations ont échoué sur le fond, mais pas dans la forme", a estimé une source de la délégation des rebelles houthis, affirmant que la trêve humanitaire était "mort-née".
"Nous ne sommes parvenus à aucun résultat", a renchéri une source de la délégation gouvernementale.
Les pourparlers ont notamment buté sur la question des prisonniers: les rebelles exigent un échange de détenus alors que la délégation gouvernementale réclame la libération des personnes aux mains des Houthis, notamment le frère du président Abd Rabbo Mansour Hadi, selon des sources concordantes.
Les pourparlers ont au moins eu le mérite de rassembler à la même table les deux parties: lors de la première session tenue en juin à Genève, chaque délégation était demeurée dans son hôtel et l'émissaire de l'ONU avait fait la navette entre elles.
Pour sa part, le président américain Barack Obama a jugé "urgent" que la trêve soit respectée afin de permettre une "désescalade significative" du conflit qui a fait depuis mars quelque 6.000 morts, dont de nombreux civils, selon l'ONU.
Quant à l'émissaire spécial de l'ONU pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmedemen, il s'est dit "très inquiet" face aux nombreuses violations du cessez-le-feu, et a appelé "toutes les parties à respecter l'accord" et permettre un accès à tout le territoire pour les humanitaires.
Se disant "très inquiet (tard vendredi) face aux nombreuses violations du cessez-le-feu", il a "appelé toutes les parties à respecter l'accord et permettre l'accès de l'aide humanitaire aux districts les plus affectés", selon le communiqué publié par ses services.
Le conflit au Yémen a commencé en septembre 2014, lorsque les rebelles chiites houthis, soutenus par l'Iran, ont avancé à partir de leurs fiefs dans le Nord pour occuper Sanaa. Il a connu une escalade spectaculaire en mars avec des frappes aériennes de l'Arabie saoudite. Depuis mars, le conflit a fait plus de 5.800 morts et 27.000 blessés.