-
De l'Espagne à la Pologne, les agriculteurs contre un accord UE-Mercosur
-
La zone euro navigue vers une croissance modérée en 2025 au milieu des crises
-
COP29: Il est temps d'arrêter le "théâtre", presse l'ONU
-
Climat, guerres, Trump. Le G20 sous pression en sommet à Rio
-
Agressions israéliennes meurtrières dans la bande de Gaza et au Liban
Les forces russes ont lancé un assaut surprise sur la région de Kharkiv le 10 mai, s'emparant de plusieurs localités et forçant l'Ukraine à y dépêcher des renforts.
Selon Kiev, la Russie vise à étendre jusqu'à la rupture les lignes défensives des forces ukrainiennes, affaiblies par deux ans de guerre, le manque de nouvelles recrues et des pénuries d'armes dues à des mois de tergiversations occidentales sur l'aide militaire.
La principale zone de combats est dans la localité de Vovtchansk, où l'Ukraine a dit avoir stoppé la semaine dernière la progression russe, accusant Moscou d'exécutions de civils et d'y user de boucliers humains. Désormais, Kiev assure que l'adversaire est en difficulté.
"L'ennemi est complètement enlisé dans des combats de rue à Vovtchansk et a subi des pertes très importantes", a indiqué sur Telegram le général Oleksandre Syrsky, commandant en chef de l'armée ukrainienne, affirmant que Moscou envoyait des "réserves" pour continuer son assaut.
Depuis le 10 mai, près de 11.000 civils ont été contraints de quitter leur domicile dans la région, a dit jeudi le gouverneur Oleg Synegoubov.
Le président Volodymyr Zelensky a lui annoncé être vendredi à Kharkiv, notamment pour des réunions sur la "défense de la région, en particulier à Vovtchansk".
"La ville et la région entière de Kharkiv méritent tout notre soutien, notre gratitude et notre respect", a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
S'agissant d'autres secteurs du front, le ton du général Syrsky était plus sombre,
Plus au sud dans la région de Kharkiv, les Russes sont à l'attaque près de Koupiansk depuis bientôt un an, et désormais "la situation est compliquée dans le secteur de Kyslivka, où l'ennemi tente de percer nos défenses et d'atteindre la rivière Oskil".
Dans le Donbass, l'officier a fait état d'affrontements féroces en direction de Tchassiv Iar, Pokrovsk et Kourakhové où les Russes grignotent du terrain depuis des mois, sans parvenir à une percée décisive pour le moment.
"Des combats intenses se poursuivent dans le secteur d'Ivanivské et à la périphérie de Tchassiv Iar. L'ennemi tente de s'emparer de (cette dernière) ville à tout prix", a dit le général, alors que la prise de cette cité pourrait ouvrir la voie vers Kramatorsk, principale agglomération du Donbass encore sous contrôle ukrainien.
Enfin, "les combats les plus intenses et les plus violents se déroulent dans les secteurs de Pokrovsk et de Kourakhové. L'ennemi tente de percer la défense de nos troupes sur une section étroite du front entre Staromykhaïlivka et Berdytchi", a-t-il précisé.
La Russie affirme avoir lancé son offensive de mai dans le nord-est de l'Ukraine pour créer une zone tampon censée empêcher les frappes ukrainiennes en territoire russe.
Kiev estime que cet assaut vise surtout à forcer les troupes ukrainiennes à étendre et donc affaiblir leurs lignes défensives pour permettre une percée dans le Donbass.
Les avancées russes des derniers jours près de Tchassiv Iar semblent se multiplier depuis l'offensive du 10 mai. Moscou a notamment revendiqué la prise de deux villages de la périphérie que l'Ukraine avait libérés à grand-peine l'été dernier.
Le Kremlin tente de profiter du fait que l'armée adverse a été affaiblie par les pertes et des mois de paralysie de l'aide militaire américaine.
En outre, l'Ukraine manque toujours de moyens de défenses antiaériennes et réclame qu'Européens et Américains l'autorisent enfin à utiliser l'armement fourni pour frapper en territoire russe les bases-arrière de l'armée, chose que les Occidentaux refusent jusqu'ici de crainte d'une escalade.
Le président Zelensky multiplie donc les interventions, pressant ses alliés de lui fournir des systèmes antimissiles et de l'autoriser à frapper des cibles militaires en Russie avec des munitions occidentales.
En attendant, les forces russes continuent de pilonner Kharkiv, deuxième ville du pays. Une quinzaine de missiles l'ont frappée jeudi, tuant sept civils.
De nouveaux bombardements dans la nuit de jeudi à vendredi ont endommagé l'infrastructure ferroviaire régionale, vitale pour l'économie et les déplacements dans un pays privé notamment depuis plus de deux ans de liaisons aériennes.
L'Ukraine continue pour sa part de frapper les zones occupées, des régions russes et la Crimée, annexée en 2014. Le gouverneur russe de cette péninsule, Sergueï Aksionov, a indiqué que deux civils avaient été tués dans le district de Simféropol, au centre de la presqu'île.