Lui, il a cru qu’il y était, ou, plutôt il a cherché à le faire croire. Sauf que quand on est de gauche, on ne peut s’en soustraire, comme cela, du jour au lendemain. La gauche, ce n’est pas un hobby ou un caprice ni une étiquette que l’on colle ou décolle selon l’humeur du moment. La gauche, ce sont des Valeurs. C’est un noble et inébranlable engagement. Ce n’est donc pas son truc, à lui. D’autant plus que les compétences sont légion. Avec la sincérité et l’honnêteté en prime. Aucune chance de ce fait qu’il se fasse un nom.
Changement de cap donc, ou plutôt énième retournement de veste. Le nom aura commencé à se faire entendre, celui d’un Abdellatif Ouahbi programmé à l’évidence pour danser à tous les airs et manger à tous les râteliers. Sans vergogne. Sans scrupule.
Les faits sont là, immortalisés, qui plus est, par des enregistrements vidéos et autres bandes sonores. Qu’est-ce qu’il n’avait pas sorti, ledit Wahbi, à l’encontre de l’actuel chef du gouvernement celui-là même dont il se trouve aujourd’hui le trop servile obligé et qu’il gratifie des mêmes courbettes qu’il destinait, hier encore, à un certain Benkirane !
PJD ou RNI pour lui, c’est du kif kif. Ce qui intéresse, c’est sa petite personne, c’est un maroquin pour son séant. Quant au Maroc…, quant à l’intérêt national … Et le voilà donc là où il voulait être. Et pourtant pas plus tard que la veille de la formation de l’actuel gouvernement, il criait sur les toits qu’il n’accepterait en aucun cas « par égard pour son parti » (sic) d’être membre d’un gouvernement dirigé par quelqu’un d’autre que sa seigneurie. Le lendemain, on le retrouve ministre sans égard aucun pour ledit parti. Autre déclaration qu’il a osé balancer : « Je ne conviens pas comme ministre » ou mieux, « Je n’ai pas l’étoffe d’un ministre ». Mais, là, pour une fois, il disait vrai. D’ailleurs, au vu de sa hâte effrénée et de sa bêtise notoire, il a soûlé le monde dès les tout premiers jours de sa supposée entrée en fonction, de moult torts et travers. Et pas des moindres.
Sinon que dire de sa trop triste prétention concernant une éventuelle grâce des détenus d’Al Hoceima avant qu’il ne s’affuble d’une trop pitoyable volte-face ? Trop déplorable, pour le moins, qu’un homme de loi (sans aller jusqu’à interpeller l’homme politique qu’il n’est pas ni encore moins l’homme d’Etat qu’il ne sera jamais, au grand jamais) ne sache pas faire la part des choses entre les prérogatives du chef de l’Etat et ses attributions, à lui, comme ministre en principe.
Plus curieux encore, c’est quand dans son piteux rétropédalage, il cherche à se cacher trop maladroitement derrière la commission de grâce, qu’il est censé présider en sa qualité de ministre de la Justice. Mais apparemment, on ne le lui avait pas encore soufflé.
Pas facile de jouer au bon quand on ne l’est pas. Du coup, le « bon Samarithain » s’est avéré être un faux, un tartuffe indigeste.
Et comme le ridicule ne tue point dans l’étrange sphère du bonhomme, prenons le temps d’apprécier ce qu’il vient de commettre, même si l’on ne sait pas trop s’il faut en rire ou en pleurer.
Concernant le projet de construction d’un tribunal à Taroudant, le ministre s’est trop embarrassé de formules creuses et de salamalecs à l’égard du président de la commune de ladite ville en l’assurant de ses vifs remerciements pour sa précieuse collaboration, de sa gratitude, itou, itou …
C’est comme s’il se regardait dans un miroir pour se jeter des fleurs, sachant qu’il est l’un et l’autre à la fois, émetteur et destinataire dudit courrier …
Libre à lui après tout de s’entourer de ridicule encore et encore, mais qu’il se dise une fois pour toute que le Parti des Forces populaires constitue depuis toujours un socle de la démocratie et de la vie politique de notre pays. Et ce ne sont pas quelques obscurs individus qui réussiront à l‘atteindre. D’autres avant eux et de loin, de très loin, plus costauds s’y sont essayé. En vain bien sûr.