Publié dans le British Medical Journal, le rapport explique que les horaires de nuit perturbent l’horloge biologique.
Cité par la BBC, le docteur Dan Hackam, professeur à l’université Western, London Ontario au Canada, déclare que les travailleurs de nuit sont également plus enclins à mal dormir et à mal manger, d’où un risque d’obésité et de cholestérol.
«Les travailleurs de nuit sont debout tout le temps et ils n’ont pas une période de repos défini. Ils sont dans un état de perpétuelle activation du système nerveux.»
Le corps, incapable de se régénérer, est nettement plus fragile que celui d’un travailleur de jour.
Résultat, une augmentation du risque de crises cardiaques de 23%, 24% pour les accidents coronariens et 5% pour les accidents vasculaires cérébraux.
Ainsi au Canada, où près d’un tiers (32,8%) des adultes a travaillé de nuit entre 2009 et 2010, l’étude estime que les horaires de nuit peuvent expliquer 7% des crises cardiaques, 7,3% des événements coronariens et 1,6% des accidents vasculaires cérébraux.
Dans un email adressé à CBC, le docteur Hackam conseille: «[Les travailleurs de nuit] doivent faire tout leur possible pour minimiser les risques, y compris en abandonnant le tabac, en adoptant une alimentation saine, en prenant soin de faire de l’exercice physique quand ils ne travaillent pas, et de reconnaître les symptômes des maladies cardio-vasculaires (AVC et crises cardiaques).»
L’étude conseille également aux employeurs de prévoir des pauses adéquates au travail, d’offrir des séminaires sur la relaxation et d’encourager les employés à vérifier leur pression artérielle et leur poids régulièrement au travail.
Pour le Dr John Caldwell, directeur scientifique du département Science Fatigue basé à Honolulu, le manque de sommeil se fait sentir au quotidien en travaillant de nuit. Il explique à The Vancouver Sun qu’un adulte doit dormir entre 7h et 9h et travailler de nuit «va à l’encontre du rythme naturel de votre corps».
De plus, il faut 24h au corps pour s’adapter à une heure de changement dans sa «routine de sommeil», soit de nombreux jours pour prendre l’habitude d’un mode de vie totalement décalé. Un décalage que les travailleurs de nuit payent très chers. John Caldwell explique:
«Il y a des conséquences cognitives immédiates, comme la performance mentale qui se détériore, des trous de mémoire et un long temps de réaction, pour les personnes qui dorment six heures par nuit ou moins.»
Et qu’importe l’heure à laquelle on se couche: après-midi, le cerveau aura tendance à envoyer un signal d’«alerte» au corps qui, au mieux empêchera un sommeil régénérateur, au pire réveillera la personne.