Mettre de l’ordre dans le transport touristique routier est l’objectif que se sont assigné les ministres de l’Equipement et du Transport et du Tourisme qui ont présidé mardi à Rabat la cérémonie de signature du cahier des charges fixant les conditions d’accès et d’exercices du transport touristique. Un pays comme le Maroc qui aspire à accueillir dix millions de touristes est tenu de mettre à niveau l’un des maillons de la chaîne touristique, qu’est le transport touristique. Un secteur qui demeure aujourd’hui très « peu outillé au vu de sa taille et de ses moyens humains et financiers pour répondre aux exigences croissantes de la clientèle internationale, notamment en matière de qualité de services et de sécurité ». Concrètement, le Dahir de 1963 qui régit ce secteur ne fixe en aucune manière les critères d’accès à cette activité dont la décision d’octroi ou non de l’autorisation d’exercer reste à la discrétion de la commission de transport. Du coup, c’est la pagaille. Si ladite commission octroie les autorisations sans grande difficulté, le taux d’exploitation reste en deçà de ce qui est attendu, ce qui se traduit par un grand déficit dans le secteur. En effet, on compte aujourd’hui quelque 10.888 agréments dont seuls 4851 sont réellement exploités, soit un taux de 45%. De même, et comme l’a souligné Karim Ghellab, les demandes d’agréments peuvent parfois traîner en longueur pendant des mois sans qu’aucune réponse ne soit rendue à la fin du périple. Le cahier des charges signé mardi par Mohamed Boussaid et Karim Ghellab vise à mettre à niveau le tissu existant et veiller à l’arrivée de nouveaux entrants structurés et ce, en assurant des standards minima de qualité et en professionnalisant le secteur. La transparence et l’objectivité sont les maîtres mots qui président à cette restructuration qui s’érige en une sorte de libéralisation du secteur. Le cahier des charges fixe pour tout un chacun les conditions d’accès à l’activité. Ces dernières se résument en un local, un parc en parfait état dans la taille minimum fixée à 52 places, l’utilisation des mouchards ou ce qu’on appelle les tachygraphes, la déclaration du personnel (CNSS/AMO), etc. Le tout devant être bouclé dans un délai ne dépassant pas un mois. Une commission de contrôle où siègent les représentants des deux départements veillera au respect de l’application de ce cahier des charges auquel seront soumis les nouveaux entrants. Ceux qui exercent déjà auront un délai de quelques mois pour s’adapter aux conditions fixées par le cahier des charges.