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Rabat pouvait s’en orgueillir de compter plus de 50 mosquées au début du XXème siècle, la plupart œuvre des souverains alaouites (dynastie actuelle).
La plus prestigieuse d’entre elles ne fut pourtant jamais lieu de culte : la tour Hassan est, en fait, le minaret jamais terminé de ce qui devait être non seulement la plus grande mosquée du monde, mais aussi le plus grand édifice religieux du monde.
La mosquée Hassâne ou Hassan fut donc improprement appelée Tour Hassan. On ignore beaucoup de choses de cette œuvre gigantesque à commencer par son nom dont on ne connaît pas l’origine : nom du lieu, nom d’une tribu ou nom du maître d’œuvre?
La seule certitude, c’est la date du début des travaux, 1196, et le nom de l’initiateur, Yacoub El Mansour (dynastie Almohade). Il voulait faire de Rabat la capitale de son empire, mais il mourut trois ans plus tard en 1199.
Ses successeurs n’éprouvèrent pas le besoin ou le temps d’achever les travaux. Lentement l’édifice se dégrada et les matériaux furent consciencieusement pillés. Le tremblement de terre de 1755 détruisit entièrement les colonnades.
Le minaret (la tour) s’élève à 44 mètres au dessus du sol, mais si l’on s’en tient aux critères de l’architecture Almohade (5 hauteurs pour 1 largeur), il aurait dû s’élever à plus de 80 mètres et dépasser ainsi la Koutoubia de Marrakech.
Devant la tour, se trouvait l’oratoire, dont on aperçoit les vestiges des colonnades de marbre. Il comprenait 18 travées, 312 colonnes et 44 piliers. Les murs de la mosquée étaient percés de 14 portes.
Chacune des quatre faces de la tour, sculptée directement dans la pierre, porte une ornementation différente. La rampe qui permet l’ascension de la tour est suffisamment large pour qu’un homme à cheval la gravisse. Aujourd’hui encore, les historiens cherchent à savoir si à l’origine de sa construction figurent les architectes de la Koutoubia et de la Giralda de Séville, tant les trois édifices sont semblables.
Longtemps ignorée, mais désormais réhabilitée, la Tour Hassan est devenue la figure emblématique de Rabat et la fierté de ses habitants. Le choix de l’édification du mausolée Mohammed V à ses pieds, est hautement symbolique de l’intérêt que portent les Marocains à ce monument.