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Depuis l’annonce de sa démission, Asmaa Lamrabet est dans la ligne de mire toute une bande de fondamentalistes et elle est visée par une vile campagne de dénigrement surtout sur les réseaux sociaux.
«C’est une manière de l’exclure et une tentative de la terroriser et la faire taire», a martelé Said Lakhal, chercheur-spécialiste des mouvements islamistes, dans une déclaration à Libé.
Selon lui, la démission d’Asma Lambrabet est une conséquence logique de ses prises de position et de ses opinions éclairées concernant notamment la question de l’égalité en l’héritage.
Il a expliqué que ceux qui mènent une campagne contre elle ou ceux qui, au sein de la Rabita, l’ont poussée vers la sortie prétendent qu’ils défendent « les constances de la nation », alors qu’en réalité « ils défendent leurs propres intérêts ».
Said Lakhal a également mis en garde contre le courant fondamentaliste qui, d’après lui, « s’infiltre de plus belle dans la société marocaine et les institutions officielles de l’Etat. En plus de la démission d’Asmaa Lambrabet, on a vu que ce courant fondamentaliste a été derrière l’interdiction d’un livre à Marrakech ». Il fait allusion ici à la récente décision du tribunal de première instance de Marrakech qui a interdit de vente du livre « Sahih Al Bukhari, la fin d’un mythe» de Rachid Aylal. S’appuyant sur les dispositions du Code de la presse et de l’édition, la justice a estimé que « certaines pages de ce livre constituent une atteinte à la sécurité spirituelle des citoyens et une infraction aux règles religieuses communément admises ».
Said Lakhal a aussi mis en exergue une contradiction criante à ce propos: d’une part, S.M le Roi Mohammed VI prend des initiatives importantes en matière des droits de la femme et la princesse Lalla Meriem en tant que présidente de l’Union nationale des femmes du Maroc (UNFM) avait suggéré à l’occasion de la Journée internationale de la femme « que soit adressée au Roi un mémorandum exposant les différentes questions soulevées » en matière des droits des femmes et des enfants. D’autre part, l’on constate que le courant fondamentaliste fait pression pour contrer toute évolution de la société et toute émancipation de la femme.
« Ces contradictions reflètent à quel point le courant fondamentaliste est fortement infiltré dans la société et les institutions officielles de l’Etat. Cela constitue un danger pour tout le monde, pour l’Etat lui-même, la société et les organisations civiles et politiques. Il impose sa vision unique et son modèle de religion et il va finir par imposer des lois allant dans le sens de cette vision et de ce modèle », a-t-il averti.
« Nous condamnons cette campagne calomnieuse qui vise Asma Lambrabet que nous soutenons de toutes nos forces », a affirmé Zahra Ouardi, membre du bureau national de l’Union de l’action féminine (UAF), dans une déclaration à Libé.
Selon elle, cette campagne de dénigrement, d’intimidation et de diffamation qui a visé cette chercheuse n’est qu’une manière de museler « toute voix libre même à l’intérieur de la religion musulmane ».
« Nous avons déjà rendu publique notre position à propos de la question de l’héritage. Nous demandons à ce que le dialogue sur ce sujet se déroule dans la sérénité, le calme et le respect mutuel. Nous demandons que soient respectées les vraies finalités de l’Islam (Al Maqasid) et non pas alimenter la surenchère », a-t-elle soutenu. Et d’ajouter : « Nous avons constaté que seules 1% des femmes peuvent bénéficier de leurs droits à l’héritage relatif aux terres agricoles. Pourquoi certains oulémas se taisent-ils et ne dénoncent-ils pas cette injustice ? L’Islam a honoré la femme il y a 14 siècles et lui a donné le droit d’hériter. Mais il y a des cas où l’on relève que les femmes sont lésées et ne bénéficient même pas de ce qui est déjà prescrit dans la loi islamique ». En ce sens, elle a appelé les oulémas à faire preuve d’initiative pour rendre justice aux femmes, tout en respectant l’esprit et les fondamentaux de l’Islam.