Tirs d’obus depuis la Syrie dans des localités de sud de la Turquie

Ecoles et centre de santé touchés, l’EI pointé du doigt


Mardi 19 Janvier 2016

Au moins une personne a été tuée lundi par des obus, probablement tirés depuis la Syrie, qui sont tombés près d'une école dans la ville de Kilis, dans le sud de la Turquie à quelques kilomètres de la frontière syrienne, ont rapporté les médias turcs.
Trois autres personnes au moins, dont l'une sérieusement touchée, ont été blessées par ces tirs, a précisé la chaîne d'information NTV.
Interrogé par les chaînes d'information locales, le maire de Kilis, Hasan Kara, a indiqué que les obus venaient "très probablement" de la Syrie voisine.
Ces informations n'ont pas été immédiatement confirmées de source officielle.
Les télévisions turques ont diffusé lundi matin des images d'ambulances transportant des blessés jusqu'à l'hôpital de la ville et de policiers en train de récupérer des fragments dans la cour du collège visé, dont de nombreuses vitres ont été soufflées par l'explosion.
Des obus tirés depuis la Syrie en guerre ont déjà visé des localités frontalières turques depuis le début du conflit en avril 2011, faisant à plusieurs reprises des victimes.
En vertu de ses règles d'engagement, l'armée turque y répond systématiquement par des tirs d'artillerie visant les positions d'où sont partis les tirs.
Le groupe Etat islamique (EI) occupe encore dans l'extrême nord du territoire syrien, le long de la frontière turque, une bande d'une centaine de 100 km située à l'est de Kilis. Le secteur situé au sud de Kilis est le théâtre régulier de violents combats impliquant de nombreux groupes rebelles, dont l'EI.
Le mouvement jihadiste est accusé par les autorités turques d'être à l'origine de l'attentat suicide qui a tué le 12 janvier dix touristes allemands à Istanbul.
Selon la Turquie, l'attaque a été perpétrée par un Syrien âgé de 28 ans, identifié dans les médias comme Nabil Fadli, "membre" du groupe jihadiste et entré sur le territoire turc en provenance de Syrie comme un "simple migrant".
Dix autres suspects ont été inculpés et écroués dimanche en lien avec cet attentat. En représailles à cette attaque, l'artillerie turque a bombardé la semaine dernière des positions de l'EI en Irak et en Syrie.
"Nous lutterons d'une manière déterminée contre l'organisation terroriste Daech (acronyme arabe de l'EI) jusqu'à ce qu'elle quitte définitivement la frontière turque", a alors promis le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu.
L'attentat d'Istanbul est le quatrième sur le sol turc attribué par Ankara à l'EI depuis juin 2015. Le plus meurtrier, perpétré en octobre devant la gare centrale d'Ankara, a fait 103 morts et plus de 500 blessés lors d'une manifestation prokurde.
Longtemps accusée de complaisance à l'endroit des rebelles radicaux en guerre contre le régime de Damas, la Turquie a rejoint l'été dernier la coalition internationale antijihadiste. Depuis l'automne, sa police a multiplié les coups de filet dans les milieux jihadistes et renforcé ses contrôles frontaliers pour tenter d'endiguer le flux des recrues étrangères qui rejoignent l'EI en Syrie.
Par ailleurs, trois policiers ont été tués et quatre autres blessés dans la nuit de dimanche à lundi dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie lors d'une attaque attribuée aux Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-on appris auprès des services de sécurité.
L'attaque s'est produite dans la localité d'Idil dans la province de Sirnak, près de la frontière syrienne, vers 23h30 lorsqu'un engin a explosé au passage d'un convoi de la police, a précisé à l'AFP un responsable local s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
Trois policiers grièvement atteints sont décédés des suites de leurs blessures et quatre autres ont été plus légèrement touchés, a-t-il ajouté.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu et de pourparlers de paix, des combats meurtriers ont repris l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK. De nombreux civils ont fait les frais de ces combats, qui ont plongé la région en état de guerre civile.
Plus de 1.200 intellectuels ont signé la semaine dernière une "pétition" pour la paix dénonçant un "massacre" en cours dans ces villes. Le régime du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a vivement réagi en dénonçant des "traîtres" et engagé des enquêtes judiciaires contre des dizaines de signataires, également menacés de sanctions disciplinaires par leurs universités.
Ces procédures ont suscité de vives critiques en Turquie et à l'étranger, qui ont dénoncé une atteinte à la liberté d'expression.

 


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