-
Baisse de la production industrielle en novembre 2024
-
EEP: Le chiffre d’affaires devrait atteindre 345 MMDH à fin 2024
-
Royal Air Maroc lance une nouvelle ligne reliant Rabat à Dakhla
-
Commerce extérieur : Baisse de l'indice des valeurs unitaires à l'importation et hausse de l'indice à l'exportation au T3-2024
-
Crédit Agricole du Maroc: L'AMMC enregistre le document de référence pour 2023, S1-2024 et T3-2024
En effet, une nouvelle étude commanditée par la WWF dévoile qu’entre 2000 et 2010, l’équivalent de 18.704 tonnes de thon rouge auraient transité via Panama sans avoir été déclarées à l’ICCAT.
Basée à la fois sur la comparaison entre des déclarations douanières et données d’échanges commerciaux et les rapports de l’ICCAT, cette étude révèle qu’en une décennie 14.327 tonnes de thon rouge transformé, soit l’équivalent de 18.704 tonnes en poids vif, auraient transité par Panama depuis les pays méditerranéens (Espagne, Italie, Maroc, Tunisie et Turquie) et que 13.730 tonnes ont été exportées de Panama vers le Japon.
L'ONG précise que le pic de ce trafic a été enregistré en 2003 et 2004 avec quelque 3.000 à 4.000 tonnes de poissons écoulées par an puis les transferts se sont maintenus, à des volumes moindres, au moins jusqu’à 2010 (dernière année où les données sont publiées).
Le document indique également qu’il est fort probable que ces poissons n’aient jamais touché le sol panaméen, et que des navires de transport battant pavillon panaméen et des entreprises basées à Panama aient servi d’intermédiaires entre les pays producteurs et le marché final au Japon.
Une situation qui en dit long sur la situation de surpêche du thon rouge d’Atlantique en Méditerranée, au cours des dernières années, alimentée par la demande japonaise et le développement massif des fermes d'engraissement de thon dans la région. Pour la seule année 2007, la pêche légale et celle illégale ont représenté en moyenne un total de captures supérieur de 2 à 4 fois au quota recommandé par les scientifiques.
En effet, la WWF a constaté que les taux de captures potentielles spécifiques aux flottilles pour la pêcherie de thon rouge de l'Atlantique Est et de la Méditerranée ont été réévalués sur la base d'allocations de quotas individuelles entre 2009 et 2011. « Les résultats indiquent que les valeurs prudentes des prises potentielles par navire sont considérablement plus élevées qu’autorisées, tendance qui est particulièrement flagrante dans le cas des senneurs », ont précisé les rédacteurs du rapport avant d’ajouter que «si l'on extrapole ces valeurs à la flottille active au cours de la période 2008-2010, les prises annuelles potentielles sont estimées entre 31.500 à 34.000 tonnes, ce qui est considérablement plus élevé que les chiffres déclarés. L'exploration des effets des nouveaux taux de capture potentielle sur l'évaluation de la capacité de capture globale des flottilles nationales suggère qu'il y aurait encore une surcapacité considérable même si le plan actuel de réduction de la capacité était intégralement appliqué ».
Un constat qui suscite l’inquiétude de l’ONG écologiste qui a déjà tiré la sonnette d’alarme en indiquant que la population de thon rouge disparaîtra totalement d'ici 2012 en Méditerranée (comme c’est déjà le cas dans l’Ouest de l’Atlantique) si les décideurs continuent d’ignorer les avertissements de la communauté scientifique. C’est pourquoi, la WWF demande à l’ICCAT de s’en tenir aux avis scientifiques et de maintenir le TAC (Total autorisé de captures) actuel sur les trois prochaines années (TAC fixé à 12.900 tonnes par an). Un appel qui risque de ne pas trouver d’écho vu les enjeux économiques et financiers d’un tel commerce.