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L’actualité d’une telle problématique n’est plus, en effet, à démontrer. Déjà dans le concept même de ‘’classe moyenne’’, puisqu’il est aujourd’hui acquis que le débat sur la définition de cette classe est l’objet, passionné, d’une véritable réflexion engagée à tous les niveaux, notamment dans les hautes sphères publiques de la décision politique. Or, comme il a été souligné lors de cette table ronde, de la difficulté à cerner ce que renferme le propre du concept «classe moyenne», il est apparu aux intervenants de situer, en termes de revenus, quelles sont les fourchettes acceptables, d’un point de vue objectif, à travers lesquelles il est possible de cerner la demande immobilière censée intéresser cette tranche de la société marocaine.
Trois axes ont ponctué la réflexion. Le premier a été centré sur ‘’La politique publique de l’habitat : Etat des lieux’’, exposé par Mounia Diaa Lahlou, directrice de la Promotion Immobilière au ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement de l’Espace. Revenant sur la question de la définition de la classe moyenne, Mme Lahlou a tenu à préciser que le débat sur le contenu même de ‘’classe moyenne’’ ne pouvait être occulté, surtout qu’il s’agit là de plus de 50 % de la population marocaine. En conséquence, il est impératif que cette large frange ait accès à l’habitat, au titre de propriété ou à usage locatif. Car, devait-elle affirmer, l’accès à l’habitat peut être à la fois cerné en termes de propriété qu’en offre locative attractive. Mettant l’accent sur les efforts de l’Etat en matière d’habitat, la Directrice de la Promotion Immobilière du ministère de l’Habitat a présenté les différentes actions entreprises tant au niveau de l’habitat social (économique), qu’à l’échelle de l’offre dédiée à la classe moyenne, notamment ‘’Damane Sakani’’, qui a l’ambition de véritablement s’adresser à la classe moyenne. Mme Lahlou a conclu qu’en l’état actuel du marché immobilier, il est évident que tous les acteurs concernés (pouvoirs publics et promoteurs privés) devaient travailler pour satisfaire une demande immobilière exprimée en moyen standing.
Promouvoir la mixité comme alternative
Reprenant à son compte cet appel, Saïd Sekkat, Secrétaire général de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, a tenté de cerner l’équation du deuxième axe articulée autour de ‘’La promotion immobilière et les impératifs du marché’’.
Pour M. Sekkat, il est admis que l’offre immobilière de moyen standing ne suit pas la demande, sachant que le prix du marché excède largement la capacité financière de la classe moyenne. Ce renchérissement, a-t-il noté, est dû à plusieurs facteurs, en particulier l’absence d’un environnement institutionnel incitatif, une fiscalité pas toujours clairvoyante et un secteur peu imaginatif.
En conclusion, le Secrétaire général de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers a appelé à une réforme urgente et nécessaire qui puisse encourager la production immobilière de moyen standing, offre destinée, on le concède aisément, à la classe moyenne.
Intervenant en dernier sur la question du ‘’Schéma directeur de l’urbanisme’’ à Casablanca, Fouad El Khattabi, architecte en chef de la commune urbaine Anfa, a tenu à promouvoir la mixité (propriété immobilière et habitat locatif) comme alternative sérieuse à la crise de l’offre à destination de la classe moyenne. Pour M. El Khattabi, les plans d’aménagement de la ville de Casablanca, dont la sortie serait programmée pour juin 2010, sont en mesure justement d’apporter une solution adéquate au rétrécissement de l’offre immobilière de moyen standing.
Il est à noter que les trois intervenants ont été unanimes à dire que le prix moyen raisonnable de l’offre immobilière de moyen standing ne devrait pas dépasser les 7000 DH pour le mètre carré, prix qui doit, bien sûr, respecter les exigences de qualité et de convivialité d’un tel habitat.
Clôturant la table ronde, Juan Cano, directeur général des ‘’Espaces Saâda’’, a de prime abord tenu à remercier les intervenants et les participants à la table ronde. Il a par ailleurs, rappelé que son Groupe a mis sur le marché un produit immobilier destiné à la classe moyenne, produit qui respecte les exigences de qualité, de confort et de viabilité demandées par la classe moyenne.
Il est à noter que la table ronde, consacrée à ‘’La classe moyenne et l’accès à la propriété’’, a été ouverte par la projection d’un film ‘’micro-trottoir’’, qui a recueilli les opinions et la réflexion d’un ensemble de profils issus de la classe moyenne.
Il ressort de ce film une conclusion générale : l’offre immobilière de moyen standing est soit inexistante, soit exorbitante en termes de prix.