C’est, donc, officiel. Depuis vendredi 1er août, la nouvelle grille tarifaire de l’eau et de l’électricité sera basée sur de nouveaux paliers de consommation. Les dispositions de l’arrêté, publié au Bulletin officiel du 22 juillet dernier, sont, désormais, entrées en vigueur.
Les ménages et les entreprises devront subir les effets de l’inévitable hausse à partir du mois prochain. En effet, hormis la minuscule minorité qui consomme moins de 100 kWh et 6 mètres cubes d’eau par mois qui sera préservée des méfaits des nouvelles dispositions, tout le monde est concerné. La nouvelle tarification, dont la mise en œuvre sera étalée jusqu’en 2017, sera accompagnée par la création de nouvelles tranches supplémentaires. Pour ce qui est de l’électricité, la hausse sera de l’ordre de 2,9% pour la basse tension, de 6,1% pour la moyenne tension et de 4,7% pour les hautes et très hautes tensions. Six tranches sont désormais définies, au lieu des 4 actuellement et tous les types de tensions seront concernés par cette augmentation.
Au final, la grande majorité des ménages, qui ont connu un effritement de leur pouvoir d’achat au cours des deux dernières années, et des entreprises, dont la compétitivité a été mise à mal, à cause des hausses successives des prix des carburants suite à la décompensation paieront plus cher les quittances du mois d’août.
Cherchant à minimiser l’impact de ces hausses sur le pouvoir d’achat des Marocains, le ministère des Affaires générales avait récemment indiqué que 4,8 millions de familles ne verront pas leurs factures d’eau et d’électricité s’envoler. Ce qui demeure d’autant plus difficile à croire non seulement au regard de la nette propension des familles à consommer chaque jour davantage d’eau et d’électricité, mais aussi du fait que les entreprises verront leurs charges augmenter et leur compétitivité s’effriter comme neige au soleil.
Ces dernières devront dès le mois prochain trouver une éventuelle parade à l’impact négatif de la hausse des prix de ces deux intrants sur leurs coûts de production et logistiques et, par conséquent, sur l’ensemble de l’activité économique nationale.
Frappée de plein fouet par l’augmentation en cascade des prix des hydrocarbures, la compétitivité des entreprises marocaines, dont l’eau et l’électricité font partie des facteurs de production, sera de nouveau mise à mal et qui dit baisse de compétitivité, dit également un éventuel redressement de la barre par le biais d’un ralentissement du nombre de création d’emplois ou d’une augmentation des prix…
Et du coup, l’augmentation actuelle des prix de l’eau et de l’électricité impactera le panier de la ménagère dans des proportions fort importantes. Ce qui ne manquera par de constituer un véritable frein au principal moteur de la croissance au Maroc, à savoir la consommation intérieure.
Rappelons que le renchérissement des prix de l’eau et de l’électricité intervient suite à l’adoption en mai dernier d’un plan de sauvetage de l’ONEE dont l’objectif est d’arriver à pomper directement ou indirectement 14 milliards de dirhams de recettes supplémentaires de la poche du contribuable.