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L'intervenante a expliqué que le Maroc vit actuellement dans « un chaos, qui est tout à fait normal, mais qui oblige à initier une phase nouvelle pour une société moins déchirée ». Le fait de passer rapidement de la tradition à la modernité a fait que «nous sommes perdus, ou toute reste à inventer, surtout la relation homme-femme», caractérisée, selon elle, par des contradictions et des paradoxes observables et identifiables avant et après le mariage.
Pour la sociologue, la relation homme-femme est le résultat direct d'une société marocaine qui vit un tiraillement entre deux modèles sociétales, à savoir la modernité et la tradition. Ce déchirement identitaire crée des situations de conflit et de désarroi. Il alimente des tensions et des mésententes. Pour preuve, : des relations non sereines et débridées entre l'homme et la femme. L'homme marocain est jugé schizophrène alors que la femme est qualifiée d’hypocrite.
Selon l'oratrice, tout commence avec l'éducation des enfants. Les filles sont éduquées selon des normes traditionnelles et patriarcales. Elles ont été élevées à être soumises, obéissantes et contraintes à brimer leurs pulsions et désirs sexuels. La virginité est censée préserver l'honneur familial. Elles doivent observer l'abstinence jusqu'à la nuit de noces, dans une société où l'âgé moyen du mariage est de plus en plus retardé et où elles sont, tout le temps, harcelées par les hommes.
Quant aux garçons, ils ont été éduqués dans le mythe de la virilité et de la supériorité masculine. Leurs désirs sexuels sont permis et tolérés. Ils disposent de leurs corps et s’adonnent à leurs fantasmes.
Cette situation suscite des incompréhensions et provoque des frustrations. Et ces effets néfastes sont ressentis, selon Soumaya Naâmane Guessous, dans le concept du mariage. Pour la femme marocaine, le mariage constitue le prélude à une nouvelle vie. Le rêve: rencontrer le prince charmant, tant attendu et tant idéalisé, qui doit être riche, respectueux, beau et instruit. Elles ont envie de construire quelque chose de nouveau, mais en rupture avec le modèle de leurs mères. « Elles veulent réellement couper avec le schéma de foyer traditionnel » a-t-elle expliqué.
Pour les hommes, le mariage est la fin des années de folie et de liberté. Ils ont un idéal de la femme, mais dès qu'ils pensent mariage, ils ne se voient pas choisir la fille qu'ils ont fréquentée. C'est la tradition et la culture qui prennent le dessous. La future épouse doit se métamorphoser et se conformer à l'idée que leur propre mère se fait de l'épouse parfaite. Ils vont plutôt se tourner du côté maternel pour leur trouver Bent Nass : « Une fille de bonne famille ». Ces hommes chercheront des filles vierges et pures. L'homme marocain a du mal, note Mme Soumaya, à couper le cordon ombilical avec sa mère et s'affranchir de son autorité, car celle-ci est très puissante et, dans notre société, «nous souffrons plus de matriarcat que de patriarcat».
Sombre tableau qui traduit une vraie crise identitaire. De ce fait, le couple marocain souffre énormément et ne peut pas vivre sa relation dans l'harmonie et la sérénité, a conclu Soumaya Naâmane Guessous.