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Le bal sera ouvert aujourd’hui par le Syndicat indépendant des médecins du secteur public et la Fédération nationale du secteur agricole. Samedi prochain, ce sera au tour du Syndicat national des secteurs des travaux publics et du Syndicat libre des médecins du secteur privé de donner de la voix et lundi, la Coordination des docteurs fonctionnaires au sein du ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de reprendre le flambeau. Mais, il n’y a pas que les syndicats qui sont en colère, nombreuses sont les bourgades et provinces qui sont en ébullition depuis des semaines.
Pour les médecins, le débrayage organisé aujourd’hui et l’ensemble des autres formes de protestation prévues sont organisés pour dénoncer la situation désastreuse du secteur de la santé et les dysfonctionnements qui entachent l’ensemble du système. Ils pointent du doigt la rareté des ressources humaines, le manque d’équipements biomédicaux, les problèmes de stérilisation et des médicaments. Un état des lieux qui a eu un effet négatif sur la qualité des services offerts aux usagers ainsi que sur le personnel des établissements de santé. Pour les médecins du secteur public, celui-ci est moribond et ses jours seront comptés s’il n’y a pas d’intervention diligente de l’Etat pour le sauver. Du côté de la FNSA, il est question de mettre un terme à la discrimination et à l’injustice subies par les salariés des établissements publics relevant du ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts comparativement à d’autres salariés qui ont le même parcours professionnel et qui sont affiliés à la Caisse marocaine de retraite (CMR). Les militants de la FNSA demandent que fin soit mise au malaise social et à l’état de déception des retraités et de leurs familles dont les pensions de retraite sont médiocres.
Quant au SNSTP, il prévoit d’observer un sit-in au sein du département de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau pour s’élever contre un ministre qui refuse d’engager tout dialogue social sectoriel et fait la sourde oreille aux demandes urgentes de leur cahier revendicatif. Pour leur part, les enseignants titulaires de doctorats d’Etat et relevant du ministère de l’Education nationale, comptent marcher sur la capitale pour réitérer leur attachement à leurs demandes consistant soit à transformer leur statut en celui de professeurs universitaires assistants ou celui de professeurs chercheurs. Un changement qui n’aura, selon le syndicat, aucun impact financier sur le budget de l’Etat.
La Coordination des enseignants titulaires de doctorats dénonce également la politique de rafistolage menée par le secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour combler le déficit en professeurs universitaires comme en attestent les contrats conclus avec des doctorants ou l’organisation de concours dont les résultats sont connus à l’avance.
Pour Abdelhamid Fatihi, Secrétaire général de la FDT, la nature de la fonction publique et la multiplication des catégories et des statuts des fonctionnaires et des salariés poussent souvent ces derniers à protester. « Les grèves, les sit-in et les marches sont des formes de protestation normales usitées par les syndicats. Ce qui est anormal, ce sont plutôt les mouvements sociaux qui sont en croissance exponentielle», nous a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « Il s’agit d’un phénomène récent dû à deux facteurs, à savoir la Constitution de 2011 et le Mouvement du 20 février qui ont enclenché une nouvelle dynamique de protestation sociale permettant aux citoyens d’exprimer leur colère dans l’espace public sans craindre la réaction éventuelle de l’Etat. Une accumulation des pratiques démocratiques a permis ce genre de contestation ».
Le Secrétaire général de la FDT estime que ce contexte de protestation sociale trouve son explication dans un climat social et économique morose. « On assiste ces dernières années à une déception générale induite par l’insatisfaction des attentes des citoyens concernant une amélioration de leur niveau de vie. En fait, depuis 2011, on assiste à une détérioration du pouvoir d’achat et à une paupérisation de la classe moyenne dues aux mesures prises par le gouvernement telles que la création de nouveaux impôts et la hausse de certaines taxes, le renchérissement des prix des matières de première nécessité, la réforme de la Caisse de la compensation, le gel des salaires et la liste est longue. Un état des lieux qui a eu pour conséquence l’aggravation de la pauvreté et de la vulnérabilité sociale notamment dans les petites villes et le monde rural ».
Abdelhamid Fatihi pense également qu’on se trouve face à un cocktail social explosif auquel l’Exécutif doit répondre en mettant en place une vision intégrée susceptible d’atténuer la grogne sociale et en prenant langue avec les syndicats dans l’attente d’une opérationnalisation effective du dialogue social qui se trouve dans le coma depuis 2011.