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Le pot de terre contre le pot de fer. L’image traduit la position des deux parties en présence. Les banques profitant des rapports de force en leur faveur ont fixé les règles du jeu en imposant sur le marché des taux de marge insignifiants atteignant parfois 1% sur les achats. C’est pour veiller au respect de la concurrence que la Fédération a saisi le Conseil de la concurrence. Ce dernier n’a d’ailleurs pas encore rendu ses conclusions. Auparavant, les représentants du secteur ont porté leurs doléances près du ministère de l’Economie et des Finances. Deux réunions ont été ainsi tenues et auxquelles ont assisté les plus hauts responsables dudit ministère, du secteur bancaire et de l’Office des changes. « Certes, nous avons rencontré une bonne écoute et une bonne volonté tendant à aplanir toute sorte de difficultés mais le chemin est encore long», nous a assuré Abdessalam Yamllahi, secrétaire général de la fédération. Et d’ajouter : «Nous remercions infiniment les députés du Groupe socialiste et ceux du Groupe justice et développement pour leur appui inconditionnel à notre cause». Allant plus loin dans ses explications, M.Yamllahi nous a précisé que « cette façon de faire des banques se comprend car, pour elles, le change est une activité accessoire sans parler des bénéfices qu’elles brassent de par les produits qu’elles commercialisent ». L’occasion pour lui de nous affirmer que l’une des revendications principales des bureaux de change consiste à se faire accorder l’agrément pour le traitement des opérations de transfert afin de s’aligner sur les banques et leurs concurrents directs, à savoir Western Union voire Money Gram…Par ailleurs, « en guise d’encouragement et pour leur permettre de mieux respirer, lesdits bureaux demandent à voir leur gamme de services s’élargir en les autorisant à participer aux opérations du Pèlerinage et de l’Omra. Ils devraient être également autorisés à accorder les dotations pour voyages d’affaires et pour soins médicaux», nous a-t-il encore indiqué.
En attendant que toutes ces doléances soient prises en considération, A.Yamllahi, profondément ému, déplore cette situation et se dit très inquiet pour l’avenir de la profession qui compte quelque 500 entreprises employant 2500 personnes : « Bon nombre de bureaux de change ont été acculés à mettre la clé sous le paillasson, incapables en cela de soutenir cette concurrence déloyale ». Il faut donc parer au plus urgent et sauver ce qui peut l’être.