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44 ans après la disparition de Mehdi Ben Barka, l’actualité de cette demande n’a pas perdu de son acuité et les mêmes interrogations continuent à nous tarauder.
Pour que son deuil puisse être fait tant par sa petite famille que par sa famille politique, des réponses doivent y être apportées. Avec d’autant plus de clarté que son assassinat n’est pas un crime banal. C’est un assassinat politique dont les exécutants se trouvent au Maroc et en France.
Du côté français, force, néanmoins, est de rappeler que le juge Ramaël a en effet entamé en début de ce mois d’octobre un bras de fer avec le Parquet de Paris qui a bloqué quatre mandats d'arrêt, dont l'un vise le commandant de la gendarmerie Royale, le général de Corps d’armée Hosni Benslimane, émis il y a deux ans par le juge, en invoquant des "précisions" demandées par Interpol.
L'avocat de la famille Ben Barka, Me Maurice Buttin, a accueilli les révélations de l’écrivain George Fleury selon lesquelles, le corps de Mehdi Ben Barka pourrait avoir été incinéré dans l'Essonne "avec prudence, même si elles permettent de reparler de l'affaire et des mandats d'arrêt bloqués en haut lieu".
"Je suis pour ma part persuadé que le corps a été rapatrié au Maroc, c'est Rabat qui détient la vérité", a déclaré à l'AFP Me Buttin, rappelant que plusieurs thèses "sont régulièrement apparues ces dernières années: il y a un an, on a dit que le corps avait été dissous dans l'acide; il y a deux ans, il était coulé dans du béton...".
La seule certitude est que malgré deux procès en 1966 et 1967, l’actuelle enquête judiciaire visant à jeter la lumière sur ces douloureux évènements demeure pendante. La justice de l’Hexagone ne semble pas avoir l’heur de plaire à l’Exécutif français. Lequel n’a de fait jamais reconnu son implication dans ce drame qui s’est pourtant déroulé sur son territoire.
D’aucuns voudraient donc voir toutes les parties revenir aux principes qui fondent les commissions rogatoires.
Le Parquet de Casablanca l’avait souligné en temps opportun, en précisant que “l’exécution de ladite commission rogatoire se fait dans le cadre de l’accord de coopération judiciaire signé entre le Maroc et la France, conformément à la loi marocaine”.
Une loi qui ne semble pas faire diligence dans le cas d’espèce. La défunte Instance Equité et Réconciliation avait certes recommandé que la vérité soit rétablie et le CCDH qui lui a fait suite s’en est chargé conformément aux directives Royales. Mais les faits demeurent aussi têtus qu’ils l’ont toujours été. Nulle volonté réelle de voir élucidé le mystère ne semble s’exprimer peu ou prou. Ou du moins tant que les témoins des évènements qui avaient conduit à l’enlèvement et à l’assassinat de Mehdi Ben Barka sont encore en vie.
«La vraie politique, c’est la politique du vrai», disait-il de son vivant. Encore faut-il que celle-ci soit accompagnée de courage et de détermination. La France et le Maroc devraient en faire montre. Leurs responsabilités dans l’assassinat étant partagées, ils devraient les assumer de manière tout aussi partagée dans la quête de la vérité que nous ne cesserons de réclamer. A l’instar de ce que feront ce soir à partir de 18h les participants au sit-in devant la gare ferroviaire de Rabat- Ville.