Fatigués d’attendre le prochain round des négociations avec le département de tutelle, sept syndicats du secteur de la santé ont adressé une lettre à la ministre de la Santé. Il s’agit des syndicats les plus représentatifs dans ce secteur secoué par la grogne générale, à savoir la Fédération démocratique du travail (FDT), l’Union nationale du travail (UNMT), l’Organisation démocratique du travail (ODT), le Syndicat libre des médecins du secteur public, le Syndicat national de la santé publique, la Fédération nationale de la santé et l’Organisation démocratique de la santé. La lettre qu’ils ont adressée à la ministre rappelle leurs revendications et dénonce, en premier lieu, le gel qui dure depuis une année à propos des négociations entre les deux parties. Rappelons que la dernière rencontre entre les deux parties date de janvier 2010. Depuis, les syndicalistes ont perdu patience et décidé d’agir. D’où cette initiative qui précède une série de mouvements de protestations, si toutefois la ministre ne réagit pas dans le sens de réactiver les négociations et de prendre au sérieux les problèmes du personnel. Des problèmes qui, d’après les signataires de la lettre, entravent leur rendement et porte atteinte aux services qu’ils sont censés offrir aux citoyens. Ces mêmes problèmes ont transformé le quotidien du personnel en cauchemar. Arrivés au bout de l’impasse, le personnel, ne pouvant plus attendre davantage, a manifesté dans plusieurs régions. Les débrayages au niveau des centres hospitaliers de Nador et Agadir ont été programmés à cette fin. Et ce n’est qu’un début. La grogne risque de se propager à l’échelle nationale si leur lettre adressée au ministère de tutelle n’aboutit à rien. C’est ce qu’ils promettent dans leur lettre. La liste de leurs revendications est longue. Entre autres, ils dénoncent «les abus enregistrés dans la gestion de plusieurs établissements, le manque flagrant des ressources humaines, les abus dans les mouvements de mutations et dans les nouveaux recrutements, le copinage et les affinités politiques dans la désignation des responsables locaux, régionaux et nationaux, l’absence d’une réelle volonté d’étudier les problèmes posés par les syndicalistes, etc», précise le document. Par ailleurs, ils ne comprennent pas pourquoi le ministère prive le personnel de son droit de poursuivre des études et de bénéficier de l’important budget destiné à la formation continue. Surtout que celui-ci a été dopé dans le cadre de la loi de Finances 2010.
Par la même occasion, les syndicalistes revendiquent «l’application des clauses de l’accord signé le 07/04/2006 entre le gouvernement et les syndicats du secteur et qui stipule le remboursement sur les responsabilités et sur les gardes obligatoires dans les centres hospitaliers universitaires (CHU) et certains établissements de la santé». Concernant l’équivalence des diplômes et la formation, les syndicalistes campent sur leur position. Ainsi, ils réclament l’équivalence des licences en infirmerie délivrées par les institutions de formation supérieures et de considérer les lauréats de ces établissements comme des cadres au sein de l’administration. D’autres revendications ont été formulées dans la lettre des sept syndicats les plus représentatifs du secteur de la Santé. A titre d’exemple : l’approbation des lois régissant les activités paramédicales en attente depuis plus de dix ans. Surtout que les professionnels de ces secteurs rencontrent plusieurs difficultés dans leur quotidien. Les signataires ont également mis l’accent sur les manquements dans les textes régissant l’association des œuvres sociales des fonctionnaires du ministère de la Santé, notamment l’absence d’articles relatifs aux sources de financement et aux quotas réservés dans le budget d’équipement à l’instar du ministère de l’Enseignement.