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Pourtant, ces résultats demeurent incomplets et imprécis puisque rien n’a été révélé sur la méthodologie de l’étude, précisément sur l’échantillonnage, la récolte et le traitement des données. S’agit-il de familles et de mères touchées par l’engagement radical et violent de leurs enfants ou s’agit-il de jeunes tentés par l’extrémisme? Parle-t-on dans cette étude de jeunes de retour des zones de combat ou plutôt de jeunes qui comptent rejoindre les rangs de Daech?
Ceci est d’autant plus important que plusieurs observateurs marocains ont remis en cause l’importance du rôle joué par les familles et les mères dans la lutte contre la radicalisation des jeunes ou des adultes au Maroc. Tel est le cas d’Abdallah Rami, spécialiste des mouvements islamistes, qui estime que la mise en avant de ce rôle renvoie à une approche classique évoquant une conception holistique et paternaliste de l’Etat qui n’existe plus aujourd’hui. « L’Etat et la famille ne jouent plus leur rôle d’éducation et de socialisation comme jadis. En outre, la radicalisation est devenue un phénomène transnational qui dépasse les frontières des pays et exige une réponse de même nature », nous a-t-il expliqué. Même son de cloche de la part d’Abdelaziz Bakkali, coordinateur général de la Coordination des familles des prisonniers et portés disparus marocains en Irak qui juge qu’il n’est pas question de parler du rôle de la famille tant que l’Etat n’a pas assumé ses responsabilités. « On ne peut pas faire porter la responsabilité de la lutte contre la radicalisation des jeunes aux familles qui tentent tant bien que mal de survivre. En fait, une grande majorité d’entre elles sont pauvres et doivent prendre en charge des jeunes au chômage et sans perspectives d’avenir», nous a-t-il lancé. Et d’ajouter : « L’Etat ne fait rien dans ce domaine ; notamment au niveau de la sensibilisation, de l’accompagnement et du suivi de ces familles et de leurs enfants. Particulièrement ceux d’entre eux qui sont passés par la case prison. Ces derniers s’estiment victimes de « hogra », de la pauvreté, de la répression et du contrôle de l’Etat de leurs faits et gestes. Plusieurs d’entre eux pensent qu’ils sont en liberté provisoire et qu’ils peuvent être arrêtés et incarcérés à n’importe quel moment. Ils ne se sentent pas en sécurité au Maroc et estiment ne pas avoir de perspectives d’avenir. Prenez le cas récent d’un ancien prisonnier marocain en Irak qui vient d’être extradé vers le Royaume après avoir passé 13 ans derrière les barreaux et qui souffre aujourd’hui d'anémie et de diabète qui l’obligent à dépenser mensuellement 1.200 DH en achat de médicaments. Qu’a fait l’Etat pour lui ou pour les autres ex-détenus ? Absolument rien alors que ces jeunes doivent bénéficier de la bienveillance de la mère patrie et non de sa violence ». Notre source estime que le Maroc doit prendre exemple sur nombre de pays européens ou arabes comme l’Arabie Saoudite qui a réussi à traiter le dossier des ex-détenus du terrorisme dans le cadre d’une approche globale et pragmatique. “Dans d’autres pays, on évoque l’insertion sociale et professionnelle de ces jeunes et l’on pense à leur réintégration dans la société”, nous a-t-elle précisé.
De son côté, Abdallah Rami a mis en lumière l’absence d’un plan national comme il en existe en Jordanie où il y a implication de toute la société dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme. Pourtant, notre source tient à souligner que la menace n’est pas la même dans les deux pays. “Le phénomène de radicalisation ne constitue pas une vraie menace stratégique pour le Maroc comme c’est le cas en Europe. Le Centre de décision des mouvements djihadistes marocains se trouve à l’étranger, en Belgique ou à Londres, et celà depuis les années 90. Idem pour les financements”, nous a-t-elle expliqué. Et de conclure: “Le salafisme djihadiste marocain ne ressemble pas au jordanien ou à celui des pays du Golfe. Il est lié à des facteurs purement sociologiques et peu idéologiques. Les jeunes sont partis faire le djihad essentiellement pour des raisons opportunistes. Ils n’ont pas de projet idéologique. La radicalisation existe là où il y a la pauvreté et, du coup, j’estime qu’il y a une certaine exagération de ce phénomène qui ne constitue pas une vraie menace pour l’Etat ou pour la sécurité nationale. Il s’agit d’un phénomène social qui reflète certaines contradictions sociales telles que la pauvreté, les inégalité sociales, etc.”