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Pour la première fois, les journalistes du desk arabe rompent avec la peur et le silence pour évoquer la situation de leur chaîne. Le vent du printemps arabe a influencé, semble-t-il, ce groupe de journalistes qui commencent à parler de leurs conditions de travail et de la politique de recrutement et de promotion de la chaîne. Ils menacent d’organiser une grève dès le mercredi prochain, selon nos sources.
De nombreux syndicalistes préférant garder l’anonymat contestent la politique de recrutement de la directrice du pôle arabe Nahida Nakad. En effet, cette dernière préfère recruter des journalistes libanais ou d’origine libanaise. Les chiffres sont sans appel : 6 rédacteurs en chef ou ceux qui les remplacent sont d’origine libanaise, 2 Tunisiens, 1 Syrien et 1 Marocain. Sur 8 présentatrices, 4 sont d’origine libanaise et 4 d’autres nationalités. La question sur cette politique de recrutement a été posée à la directrice Nahida Nakad «Notre politique est transparente ; on demande les CV des gens et on fait des test identiques pour tous. Ces tests sont ensuite envoyés avec les initiales sans nom de candidat pour la correction. Quand ils sont admis, je fais moi-même passer un entretien, parfois avec la direction des ressources humaines si le poste est important. Je ne vois pas pourquoi ces recrutements sont contestés». Réagissant à la liste de noms et leurs nationalités, elle a répondu l’air irrité : «Ces chiffres sont faux ; le critère de la nationalité n’est pas pris en compte et nous regardons les compétences des gens seulement, c’est un procès d’intention. Ce qui compte, c’est que la chaîne marche parce que le système de recrutement marche». Et d’ajouter : «Pour moi, le problème n’existe pas ; on a toutes les nationalités à France 24».
Elle a également précisé que parmi les noms cités, on peut relever de nombreux Français.
Sur le nombre de Libanais ou d’origine libanaise sur la chaîne, elle s’est justifiée ainsi : «Il y a des pays arabes qui ont plus de journalistes que d’autres comme le Liban qui a une liberté de presse depuis 50 ans voire plus. Il est normal, qu’il y ait plus de journalistes libanais. Mais aujourd’hui, on a aussi des journalistes tunisiens, marocains et algériens. On ne peut rien cacher à la télé et on recrute sur la compétence».
Sur la politique de recrutement de France 24, elle a précisé : « Au Maroc, j’ai envoyé deux responsables faire une campagne de recrutement ; on a engagé deux personnes, mais elles n’ont pas le niveau requis et la même chose en Tunisie et au Liban. Aujourd’hui, on n’a pas de journaliste des pays du Golfe; je les cherche et ne les trouve pas».
L’un des plus anciens journalistes marocains de la télévision qui a passé l’entretien avec Nahida Nakad raconte : «Elle n’a regardé dans mon CV qu’une petite période où j’ai travaillé au ministère des Habous et des Affaires islamiques. Elle n’a pas apprécié que je lui dise que France 24 parle beaucoup du Liban même pour des faits anodins et ignore les pays d’Afrique du Nord, absents du programme de cette chaîne. Je me rappelle qu’on a aussi discuté du rôle de la télé. Nakad m’a dit que la télé dit la vérité alors que moi, je pense que le rôle de la télé est tout d’abord d’informer». D’autres candidats rédacteurs ayant passé l’entretien ne veulent pas révéler leur identité. Ils gardent d’ailleurs de mauvais souvenirs de leur entretien avec Nahida Nakad.
D’autres encore m’ont parlé de leur aventure avec cette chaîne française qui est dominée par une seule origine.
C’est dans ce climat que les journalistes de France 24 ont voté le lundi 28 mars 2011. 81,45% ont participé à ce vote. 76,56% veulent lancer une grève contre la direction qui a pourtant tenté de diviser le personnel … en vain.
Une autre source syndicale a indiqué que la directrice vient de recruter une adjointe de la directrice de Beyrouth, ce qui montre sans conteste que la même politique continue.