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Sécurité alimentaire et sanitaire: Les interventions inspirées du Groupe socialiste à la Chambre des conseillersMourad Tabet
Jeudi 21 Juillet 2022
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«La sécurité alimentaire est devenue un problème qui touche le monde entier en raison de la conjoncture au niveau international marquée par la croissance continue de la population et les défis posés par les changements climatiques, les tensions politiques et les crises économiques, sociales et épidémiologiques. La sécurité alimentaire ne peut être atteinte qu'en renforçant la production nationale», a souligné le Groupe socialiste à la Chambre des conseillers lors de la réunion tenue lundi dernier consacrée au rapport du groupe de travail thématique temporaire sur la sécurité alimentaire. Saisissant cette occasion, le Groupe socialiste a tiré à boulets rouges sur les gouvernements successifs qui n’ont pas su assurer la sécurité alimentaire de notre pays. «Malgré d'importants fonds alloués par les gouvernements successifs aux plans et programmes spécifiques, notamment dans le cadre de l'appui au secteur agricole afin de maintenir un certain niveau de production locale des denrées alimentaires de base, nous n'avons pas encore atteint le but fixé, à savoir l'autosuffisance et la sécurité alimentaire », a martelé Abdelilah Haidar lors de son intervention au nom du Groupe socialiste à la Chambre des conseillers. «Notre pays reste fortement dépendant de l'importation de matières de base comme les céréales, la viande et le fourrage, à des prix exorbitants sur les marchés internationaux. Ce qui pèse lourdement sur les finances publiques, alors que les produits des petits agriculteurs sont vendus à des prix dérisoires», a également assuré le Groupe socialiste. Et d’ajouter : «On ne peut pas s'appuyer sur le secteur agricole pour atteindre la sécurité alimentaire, car celle-ci n'est pas seulement une question agricole, mais plutôt une question économique globale, c'est pourquoi nos craintes augmentent. L’on ne peut donner à l'agriculture un rôle qu'elle ne peut jouer toute seule». Par ailleurs, le Groupe socialiste a appelé le gouvernement à «rationaliser la gestion des ressources en eau, dont la rareté constitue la plus grande menace pour notre pays». Il y a lieu de souligner que le rapport du groupe de travail thématique temporaire sur la sécurité alimentaire a préconisé la création d’un mécanisme national qui sera chargé de la gestion intégrale du stock stratégique et une meilleure adéquation des indicateurs nationaux avec les objectifs de développement durable. Le rapport a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place un cadre législatif et réglementaire régissant le système de gestion, les conditions de stockage, les sources de financement et autres mesures nécessaires pour l’instauration d’un système intégré de gestion et de sécurisation du stock stratégique des produits de base. S’agissant du stockage, le rapport a recommandé un système de contrôle efficace relatif à l'approvisionnement en stock alimentaire et aux modalités de sa gestion, ainsi que l’adoption d’un mécanisme d'alerte précoce et anticipatif contre les risques qui menacent les chaînes d'industrie et d'approvisionnement. Le groupe de travail a également incité à préserver les acquis nationaux en matière de développement, notamment les grands programmes et chantiers lancés par le Royaume depuis l'indépendance, appelant à la création d’une institution nationale indépendante pour la souveraineté et la sécurité alimentaire, qui serait chargée notamment de coordonner les stratégies nationales dans le domaine, d'assurer la veille et l'observation anticipative des crises éventuelles qui peuvent menacer les systèmes alimentaires et d’identifier et de proposer des modes d'intervention. En outre, il a mis l'accent sur la nécessité de renforcer les mécanismes de financement et d’accompagnement financier, ainsi que le système d'inclusion financière dans le monde rural, afin de renforcer l'auto-entrepreneuriat et contribuer à l’émergence d'une nouvelle génération de la classe moyenne dans le monde rural. Par ailleurs, le groupe de travail thématique temporaire sur la sécurité sanitaire a présenté mardi dernier son rapport lors d’une session plénière de la Chambre des conseillers. Ce rapport a révélé que le Maroc souffre d'un manque cruel en ressources humaines médicales, notamment celles spécialisées en santé mentale et en psychiatrie, puisque leur nombre ne dépasse pas actuellement 120 psychiatres spécialisés dans la fonction publique et 198 médecins dans le secteur privé, auxquels s'ajoutent 1.314 infirmiers en santé mentale dans le secteur public. Pire encore, la grande majorité des médecins et infirmiers en psychiatrie, qu'ils soient du secteur public ou privé, se concentrent notamment sur l'axe CasablancaRabat-Tanger (52%). Le rapport a également souligné que la TVA entrave l'accès des Marocains aux médicaments. «Ce qui augmente le prix des médicaments, c'est l'application de 7% de la TVA sur certains médicaments, après fixation de leurs prix», lit-on dans ce document, notant que «sur 7.394 médicaments, 4.896 sont soumis à un taux de TVA de 7%, ce qui équivaut à environ 66% des médicaments». A cet égard, le rapport a indiqué que les médicaments sont exonérés de la TVA en Arabie Saoudite, alors qu'elle ne dépasse pas 1,2% en France, 4% en Espagne, 5% au Portugal et 6% en Belgique. Le rapport du groupe de travail thématique temporaire a également souligné que la politique de réduction des prix des médicaments aura des effets directs sur les ménages, car leurs dépenses en médicaments s'élèvent à 34% de leurs dépenses totales de santé, ce qui se répercute indirectement sur la situation financière des caisses gérant l'assurance maladie obligatoire. Intervenant lors de cette réunion, Salek El Moussaoui, membre du Groupe socialiste à la Chambre des conseillers, a assuré que le renforcement de la sécurité sanitaire dans notre pays passe inévitablement par la bonne gouvernance dans ce secteur vital, et ce à travers la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes. «Nous, au sein du Groupe socialiste, considérons que la résolution du problème de la sécurité sanitaire est une condition sine qua non pour préserver la souveraineté de l’Etat», a affirmé Salek El Moussaoui. Et le conseiller ittihadi d’ajouter : «L’on ne peut atteindre la souveraineté sanitaire avec le budget actuel alloué au secteur de la santé, qui oscille entre 6 et 7%, alors que l'Organisation mondiale de la santé recommande d'allouer un budget compris entre 10 et 12% du budget général de l'Etat».
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