Scalpel : Moncef ou la technique du coucou

Il n’y a rien à dire, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Moncef Belkhayat, sait s’y prendre dès lors qu’il  s’agit de bomber le torse. Mardi, sur les ondes d’une radio sportive, à l’heure où elle est au summum de son audimat et, à force de ces « je » que l’on devine de circonstance, Moncef a failli nous faire avaler, entre deux embouteillages, la couleuvre du fameux dicton. Propositions chocs sur des sujets de moindre importance, bla-bla sur tout et sur rien, le plus amerloque de nos ministres dans le plus pur français, s’est même approprié l’événement sportif de la semaine, histoire de nous pousser à nous forger une opinion, souquant dans le sens voulu. Sans guère convaincre, il a usurpé par moments la parole pour vanter les mérites de son département. L’exercice  dans lequel il excelle le plus, n’a pas tenu la route bien longtemps, face à quelques experts d’en face bien aguerris en la matière. Fort heureusement très aux aguets, ils auront réussi à freiner l’ardeur de notre jeune sportif attitré. Du coup, se gardant de continuer sur ce terrain miné, notre ministre a préféré s’évader vers l’événement que l’on sait.
Un vrai coucou, qu’on vous dit. Premier œuf pondu dans le nid des autres : « J’ai exprimé mes vifs regrets » suivez le regard, à son homologue tunisien Slim Chaker. Ce leitmotiv est garanti, tel le coucou suisse de l’horloge, ressortir à toutes les heures, en toutes circonstances et en tous lieux, aussi médiatiques soient-ils. Le bla-bla démago-politique est même complété par « l’ouverture d’une enquête dont les résultats sont escomptés pour le début de semaine prochaine ». Cela va sans dire qu’elle a été commanditée par ses soins aux ministres des Sports et à même celui de l’Intérieur tunisien qui par ces temps de Printemps et en plein automne, a d’autres chats pardon, d’autres supporters à fouetter.  
Mais ce qu’oublie notre Belkhayat national, en bombant encore une fois le torse plus que de nature, c’est qu’il en abuse. Là, il s’est trompé sur toute la ligne. Il est sorti du droit de réserve que lui confère son poste de ministre de la Jeunesse et des Sports et on dirait même de sa « rounda ». D’abord,  Moncef n’a pas à aviver un feu, que des actes de vandalisme et de hooliganisme qui ne nous honorent guère ont déclaré. Ensuite, il fallait tout simplement savoir garder raison parce que Moncef ne représentait que sa simple personne ce samedi.
Défendre cela en caressant dans le sens du poil, le large public wydadi, s’apparente à une campagne électorale qui même si elle ne se veut pas législative puisque notre bonhomme n’y est pas  listé, a tout de même quelques autres ambitions municipales celles-là. Maire, c’est bien mieux et, mettre le public bidaoui rouge et vert de son côté est un facteur de réussite non négligeable, à ces fins pas encore annoncées.
Sur le plan représentativité, on ne voit d’ailleurs pas ce que le ministre de la Jeunesse et des Sports faisait à Tunis. Le WAC même finaliste, n’en déplaise à ses supporters, n’est pas la sélection nationale.
C’est un peu, un bout de fable de l’autre oiseau au long cou emmanché d’un long bec « les plus accommodants ce sont les plus habiles ». A ne pas en dédaigner le limaçon.