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El Khalifa ne s’arrête pas à la seule proposition de retrait des deux candidatures qui ont transformé la citadelle de l’Istiqlal en maison de verre. Il demande le report de la tenue du conseil national qui aura à élire le 22 septembre le prochain secrétaire général de l’Istiqlal. «Le 22 septembre n’est pas une date sacrée.
J’en appelle à la mise en place d’une sorte de comité de salut et de vigilance que composeraient le conseil de la présidence, le comité exécutif et le secrétaire général qui aura pour mission de gérer la crise que traverse le parti et de trouver les solutions idoines. Le conseil national ne pourra se réunir pour l’élection de notre prochain leader que lorsque toutes les conditions d’un climat sain seront réunies», soutient celui qui s’était présenté -une candidature militante, assure-t-il- contre Abbas El Fassi au 15ème congrès de l’Istiqlal. C’est une date hautement symbolique en lieu et place du 22 septembre que propose l’Istiqlalien pour l’élection du SG, celle du 11 janvier 2013. En attendant, c’est le comité de salut et de vigilance qui prend en charge la gestion d’un parti en crise.
M’hamed El Khalifa balaie d’un revers de la main l’article 110 du règlement intérieur du parti qui fixe un délai de 3 mois, à la date de l’ouverture du congrès, pour l’élection d’un nouveau secrétaire général et de membres du comité exécutif. Les choses se compliquent davantage lorsque l’on sait qu’avec la présentation du rapport moral effectué lors de la première partie du congrès de l’Istiqlal, le leader et les membres de l’instance exécutive du parti sont de fait démissionnaires.
«Fouad Douiri, le ministre de l’Energie et des Mines, n’est pas un Istiqlalien»
Parmi les conditions autorisant un bon déroulement de l’élection du patron du plus vieux parti marocain, la publication sur les colonnes de la presse istiqlalienne de la liste complète des membres du nouveau conseil national fait partie des revendications fortes de M. El Khalifa. «Au jour d’aujourd’hui, personne ne connaît les militants qui composent le conseil national. Pour couper court à tout parachutage, il faut que nous sachions de quelle manière les membres de cette instance ont été élus ou désignés es qualité et si toutes les régions sont représentées». Ce membre du comité exécutif sortant du plus vieux parti marocain a fait sa rentrée politique tout en se payant le luxe d’une sortie médiatique inattendue. L’homme avait boudé les travaux du 16ème congrès de l’Istiqlal, observé un long silence face à la bataille fratricide que se livrent les deux candidats à la succession d’Abbas El Fassi avant de se décider à sortir de sa réserve et de tout déballer. L’Istiqlal, explique-t-il, est en train de vivre un drame. Et la crise que traverse ce parti dépasse, soutient El Khalifa, la candidature de deux Istiqlaliens prêts à tout pour se faire élire. «C’est une crise très profonde que vit le parti et elle est le résultat d’un cumul négatif qui ne saurait se réduire aux échanges acerbes entre Chabat et El Fassi, qui ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Il faut bien l’admettre, l’Istiqlal n’est plus une force de propositions», affirme M’Hamed El Khalifa avant de procéder à un diagnostic sans appel d’un parti soumis aux «groupes de pressions et autres personnes qui n’ont rien à voir avec l’Istiqlal et qui se retrouvent pourtant nommées à des postes de responsabilité». «Au sein du gouvernement Benkirane, il y a des ministres qui représentent l’Istiqlal et qui n’ont pourtant rien à voir avec l’Istiqlal», s’insurge l’ancien député de Marrakech, avant de désigner nommément Fouad Douiri, le ministre «istiqlalien» de l’Energie et des Mines. «La crise de l’Istiqlal est essentiellement réglementaire et statutaire. On n’a eu de cesse à faire et refaire les statuts du parti pour des raisons purement personnelles et pour servir les intérêts de certains», déclare celui qui s’était fermement élevé contre l’adoption exceptionnelle du troisième mandat d’un Abbas El Fassi alors Premier ministre.
En attendant la tenue du conseil national de l’Istiqlal qui aura bel et bien lieu le 22 septembre selon des sources proches de la présidence du congrès, M’hamed El Khalifa est-il en train de préparer sa candidature? Sans l’exclure de manière formelle, l’Istiqlalien assure, main sur le cœur, qu’il n’est ni la troisième voie ni l’homme providentiel. «Juste une voix qui a mal à son parti et qui dit tout haut ce que pensent tout bas et en souffrant des membres du conseil de la présidence, du comité exécutif et de simples Istiqlaliens», conclut-il, la larme au coin de l’œil.