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L’article 35 du règlement intérieur du Parlement européen encadre la création des intergroupes, leur fonctionnement, ainsi que leur soumission aux principes de transparence et d’intégrité. Ils doivent par ailleurs s’aligner sur les objectifs institutionnels de l’Union européenne. Ces entités, bien que non officielles, servent de plateformes de débat entre la société civile et divers acteurs sur des thématiques d’intérêt pour l’UE.
Traditionnellement, le Parlement européen compte 44 intergroupes couvrant des sujets variés allant des droits humains à la santé publique, en passant par les relations internationales.
Le contexte dans lequel le PE s’est-il entraîné dans la création de l’intergroupe de soutien au Sahara
L’intergroupe de soutien au Sahara a vu le jour à la suite de l’adhésion de l’Espagne à l’Union européenne en 1986. Pendant plus de vingt ans, il a véhiculé les thèses du front séparatiste du polisario, souvent alignées sur les positions de certains partis politiques européens favorables à la thèse du polisario concernant le Sahara marocain.
Son activité a principalement consisté à promouvoir les positions séparatistes, souvent au détriment des principes de neutralité et d’équilibre qui devraient guider la politique extérieure européenne. Ces actions semblaient parfois répondre à des agendas opaques, soutenus par des régimes non démocratiques.
La composition et le rôle de l’intergroupe
Conformément à l’article 35, tout intergroupe doit être composé d’au moins trois formations politiques représentées au Parlement européen. Jusqu’à récemment, l’intergroupe de soutien au Sahara comptait parmi ses membres :
L’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D)
Majoritairement représenté par le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), ce groupe rassemble 136 eurodéputés. Parmi ses figures notables, on trouve l’eurodéputée basque Iratxe García Pérez, présidente du groupe, et Hana Jalloul Muro, vice-présidente de la commission des affaires étrangères.
Le Groupe de la Gauche au Parlement européen (GUE/NGL) :
Composé de partis communistes et de mouvements de gauche radicale, ce groupe compte 46 membres et a longtemps été le plus actif dans la défense des thèses séparatistes au sein du Parlement.
Le groupe des Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE) :
Avec 53 membres, il a également soutenu le front séparatiste, en mettant en avant des revendications environnementales et humanitaires liées à la question du Sahara. Le groupe s’est concentré sur trois axes principaux :
La promotion de la thèse du polisario ;
L’organisation de conférences au sein du Parlement ;
La publication de déclarations visant à faire pression sur les Etats membres pour qu’ils adoptent des positions hostiles au Maroc.
Cependant, il a systématiquement ignoré les violations des droits humains dans les camps de Tindouf : détournement de l’aide humanitaire, enlèvements, tortures, viols de femmes et enrôlement d’enfants. Ces omissions flagrantes plaçaient le groupe en violation des normes internationales et des droits fondamentaux des réfugiés.
Les raisons de l’échec du renouvellement de l’intergroupe lors du mandat actuel
Evolution du contexte géopolitique européen:
Ces dernières années, des changements notables ont marqué les positions des Etats européens concernant le Sahara marocain. L’Espagne, sous la direction de Pedro Sánchez, a soutenu le plan marocain d’autonomie comme solution unique et conforme à la légitimité internationale. Des pays comme l’Allemagne et la France ont également renforcé leur appui au Maroc, notamment à travers des visites diplomatiques de haut niveau, comme celle du président français, Emannuel Macron. Ces évolutions ont influencé les parlementaires européens, érodant leur appui à l’intergroupe en question.
Renforcement de la diplomatie marocaine:
Sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi, la diplomatie marocaine a su établir des partenariats stratégiques avec l’Union européenne dans des domaines tels que la sécurité, la migration et le développement économique.
Perte de crédibilité:
Les abus et les violations systématiques des droits humains par le polisario dans les camps de Tindouf ont discrédité ses revendications auprès de nombreux acteurs internationaux.
Exigences accrues de transparence:
Les nouvelles règles de transparence financière imposées aux intergroupes ont mis en lumière les pratiques douteuses de l’intergroupe de soutien au Sahara, notamment son financement opaque.
Le rôle déterminant de l’Espagne
Le PSOE, principal parti du groupe des socialistes et démocrates, a joué un rôle clé en s’alignant sur la position gouvernementale espagnole en faveur du Maroc. Refusant de s’associer à des manœuvres électoralistes ou à des intrigues conjoncturelles, il a choisi de ne pas participer à la reconduction du groupe de soutien au Sahara. Cette décision reflète la conviction des Espagnols que les relations bilatérales solides doivent prévaloir sur les calculs électoraux de circonstance et les manœuvres conjoncturelles.
Ainsi, le polisario et ses alliés se trouvent dans une impasse, incapables de maintenir l'exploitation d'une plateforme stratégique pour défendre une fausse cause qui, en réalité, est désormais éteinte.
Conclusion
L’échec du polisario à maintenir cet intergroupe constitue une victoire diplomatique majeure pour le Maroc. Il marque également une reconnaissance internationale croissante du plan d’autonomie comme solution pragmatique et réaliste à ce conflit artificiel. Il illustre, par ailleurs, la fin d’un privilège inapproprié accordé à une cause marginale, alors même que des crises majeures, telles que celles du Moyen-Orient ou de l’Ukraine, peinent à obtenir une attention comparable, malgré leurs sensibilités pour l’Union européenne.
Par Machij El Karkri