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CCSRS : Le secteur bancaire demeure résilient
En effet, selon les statistiques de Bank Al-Maghrib (BAM) relatives au mois de juillet, alors que les créances en souffrance, dont l’encours a atteint 39,67MMDH à fin juillet, sont en hausse de 12,2%, les rythmes de progression du crédit bancaire et des créances nettes sur l’Administration centrale ont poursuivi leur ralentissement pour s’établir à 2,2% et 26,8% contre 7,6% et 52,6% respectivement sur la même période. Cette décélération est attribuable à la baisse de 0,8% des crédits de trésorerie, contre une hausse de 14,4% enregistrée en juillet 2012, et à la décélération du rythme de progression des crédits immobiliers de 7,9% à 5,2%. Et d’ajouter que même les crédits à la consommation se sont inscrits en ralentissement, leur rythme de progression est revenu de 22,4% à 2,9% sur la même période.
Dans ce contexte, le besoin de liquidités des banques est loin de se résorber. Le trou engendré a atteint 63,5 MMDH en juillet, après 60,8 MMDH enregistrés un mois auparavant.
Une situation qui a induit, par conséquent, l’augmentation des injections de la Banque centrale qui ont atteint 66 MMDH, d’après la revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière au titre du mois d’août que vient de publier BAM. Mais ces injections n’ont pourtant pas suffi à combler le manque en liquidités des banques, même les plus prospères d’entre elles. Ainsi, la solution reste en dehors du territoire national.
En effet, les trois plus grandes banques nationales sont en cours de finalisation d’emprunts à l’international. L’objectif étant de lever les capitaux nécessaires pour renforcer le niveau de liquidités et appuyer des projets d’expansion à court terme.Ainsi, Attijariwafa bank a été la première banque à procéder à une émission libellée en devises, à hauteur de 500 millions de dollars pour appuyer son expansion future. De son côté, BMCE Bank prépare une émission d'obligations internationales, à hauteur de 500 millions de dollars sur 5 ans. Quant à la Banque centrale populaire, elle serait aussi en course pour lever des fonds à l’international. Tant d’éléments qui n’augurent rien de bon pour le secteur, étant donné que le taux de créances en souffrance est jugé préoccupant dès lors qu'il gravite autour de 10% des engagements globaux.
De ce fait, l’augmentation de la sinistralité se traduira par un effort supplémentaire au niveau du provisionnement, ce qui devrait automatiquement ralentir l’évolution des profits du secteur. L’an dernier, les établissements de crédits avaient enregistré une baisse, pour la première fois depuis 2005, suite à la flambée du coût du risque. Une nouvelle baisse cette année n’est pas à exclure.
D’ailleurs c’est ce qui a suscité les doutes de l’Agence de notation internationale, Fitch Ratings, qui vient de publier un rapport sur l’état des lieux et les perspectives du secteur bancaire marocain, en dressant un constat mitigé. Les fondamentaux sont certes solides et permettront au secteur de s’attendre à des perspectives prometteuses, à moyen terme, mais la multiplication des risques aura un impact négatif sur la bonne santé de ce dernier. L’essoufflement de cette dynamique s’est intensifié en 2012 et celle-ci devrait connaître une période de turbulences en 2013, dans le sillage de la conjoncture économique assez difficile que vit le Maroc.