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L’hémorragie de la gestion locale dépourvue des moindres repères persiste avec la prolifération des bidonvilles et de l’informel, l’occupation illégale des biens publics, le massacre des espaces verts au profit des spéculateurs immobiliers, et le patrimoine bâti sacrifié, entre autres. L’image terne des conseils élus se confirme d’une décision à l’autre, et la qualité de la vie ne cesse de se détériorer.
4000 bidonvilles ont vu le jour en six mois au vu et au su des autorités locales et élues. L’anarchie dans le secteur de l’urbanisme a atteint son comble à cause d’une flagrante complicité entre spéculateurs et décideurs. Les acteurs officiels et privés ont failli à leur mission d’assurer une offre sociale à même de répondre à la grande demande, résultat d’un exode rural et d’une explosion démographique. Malheureusement, l’irruption du béton a défiguré la ville qui a connu une extension démesurée et dénuée de toute vision territoriale intégrant les aspects culturel, historique, économique, social et écologique. De ce fait, on se trouve devant 120 lotissements non réceptionnés définitivement, des infrastructures inachevées et environ 100.000 habitants vivant dans des conditions indignes.
Selon une étude officielle, le déficit en infrastructures et services de base à Safi nécessite une enveloppe de 17 milliards afin de réaliser la mise à niveau urbaine. Une ambition qui traîne toujours le pas à cause de la faible contribution du conseil communal.
Les Safiots se sentent de plus en plus dépaysés, l’identité urbaine est sérieusement défigurée par les horreurs immobilières initiées même par certains édiles.
Même le programme de relogement des habitants de l’ancienne Médina connaît d’innombrables irrégularités. Les citoyens continuent à périr sous les décombres des maisons qui s’effondrent les unes après les autres. L’opérateur national «Al Omrane» chargé de l’opération et ayant bénéficié de 185 hectares pour le modique prix de 36 DH m2, tarde à résoudre cet épineux dossier qui interpelle les volontés de la ville d’autant que 200 maisons menacent ruine dans l’ancienne Médina de Safi!
Les structures d’accueil de l’enfance et de la jeunesse, à l’exception de la bibliothèque, souffrent d’un sérieux déficit surtout avec la démolition de la maison des jeunes et du club nautique. D’autre part, les réalisations de l’ex-conseil communal présidé par l’USFP à Ezzaouia se font massacrer l’une après l’autre, à l’instar du complexe sportif, le centre d’accueil des jeunes, et les marchés de Kawki et Lackliaa.
Le culturel est de plus en plus lésé. Le cinéma Royal sert aujourd’hui de dépôt, le cinéma Roxy a été transformé à son tour en parking de motos par le conseil communal, tandis que les librairies migrent vers la droguerie et les produits chinois.
Ce constat a atteint un seuil critique avec la récente programmation d’un milliard de centimes par le conseil municipal pour l’achat de matériaux consommables, de voitures, d’équipements bureautiques et informatiques, dans une ville qui manque de tout. Et dont le maire, après deux ans d’exercice, s’est enfin rendu compte que la ville est privée d’espaces verts, que ses voiries ont besoin de réaménagement, et que sa jeunesse manque de structures d’acceuil, entre autres. Des promesses électoralistes qui font rire et souffrir les Safiots qui en ont vraiment ras-le-bol!